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Carpocapse du pommier

Cydia pomonella

Le carpocapse est un insecte lépidoptère dont la larve creuse des galeries jusqu’au centre des fruits. L’adulte mesure environ 1 cm et est tacheté de noir et de brun.

Symptômes

Les fruits attaqués par le carpocapse présentent des tâches brunâtres et des galeries d’où sortent des résidus et des déjections ayant un aspect de sciure. En coupant le fruit en deux, des galeries sont visibles jusqu’au cœur du fruit. Les fruits atteints tombent prématurément.

Cycle de développement

Les adultes émergent à partir de la fin du mois d’avril et pondent leurs œufs sur les feuilles des pommiers à proximité. La ponte se fait environ 5 jours après l’accouplement lorsque les températures sont douces (2 jours avec >15°C) et que l’humidité est élevée (>60%). Une femelle pond entre 50 et 80 œufs.  Une fois que l’éclosion a lieu, la larve se déplace jusqu’au fruit et commence à creuser la galerie dont l’entrée sera plus tard entourée de ces taches brunâtres. Deux générations par an sont possibles. La deuxième génération est souvent plus dommageable car les œufs sont directement pondus sur les fruits sains. Les larves se nourrissent des pépins et du centre du fruit. Les larves passeront l’hiver dans une chrysalide dans le sol ou sous l’écorce de l’arbre et se transformerons en adulte au printemps suivant.

Facteurs favorables

Températures élevées au printemps

Plantes hôtes 

Pommiers, poiriers, noyers, cognassiers et occasionnellement sur prunier.

Gestion intégrée* du carpocapse du pommier

Les vergers négligés et les bacs de cueillettes constituent un réservoir d’insectes important. Les bacs peuvent être désinfectés par trempage dans un bain d’eau très chaude, ce qui tuera les carpocapses. Les fruits tombés prématurément à la suite de l’attaque de carpocapse doivent être retirés et détruits au plus vite.
La pose de piège à phéromones (bandes à attacher aux arbres par exemple) ou autres attractifs, bien que chronophage, permet dans le cas de fortes infestations de diminuer considérablement la pression du ravageur via la capture des individus mâles adultes. Les pièges englués sont par ailleurs non sélectifs et capturent tous les insectes qui viendraient s’y poser. Il est aussi possible de poser des bandes de carton ondulées autour du tronc des arbres, ce qui permet de capturer les larves de carpocapse qui s’y abritent en prévision de leur métamorphose future. En pratique, des cartons ondulés d’environ 20 cm de largeur peuvent être placés autour du tronc à 20 cm de hauteur dès début juin. Tous les 15 jours, les bandes peuvent être relevées et les larves de carpocapse brulées ou tuées. Attention à ne pas tuer les autres insectes parfois auxiliaires (perce-oreilles notamment).
Bien que cela suffise rarement à éradiquer le problème, il est également très utile de favoriser l’installation d’auxiliaires. Ainsi, il est conseillé d’installer des nichoirs pour les oiseaux insectivores (mésanges notamment) ou les chauves-souris. Favoriser la présence d’araignées prédatrices ou des perces oreilles est aussi un levier de lutte. 

TRAITEMENTS ÉVENTUELS

Pour les particuliers n’ayant pas de phytolicence : des traitements sont possibles à base de solution de sucrose ou de saccharose. Des traitements à base de macération d’orties sont également autorisés. Ils sont particulièrement intéressants car ont un effet sur plusieurs maladies fongiques du pommier (moniliose, pourriture grise à Botrytis, maladie de conservation (Rhizopus)) mais aussi à d’autres insectes comme les pucerons. Les informations relatives à ces traitements sont accessibles sur phytoweb**. 
Pour les professionnels, d’autres traitements** autorisés en agriculture biologique sont également disponibles. Notamment des produits de biocontrôle à base de bactéries (Bacillus thuringiensis) et de virus (granulovirus).
En dernier recours et uniquement pour les professionnels, il est possible d’avoir recours à un traitement insecticide** chimique agréé. 
Si un traitement est nécessaire, il est recommandé de privilégier les produits présentant moins de risques pour la santé humaine et animale ainsi que pour l’environnement, selon les principes de la lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels.

* La lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels en Wallonie, consiste (selon Directive européenne 91/414/CEE) en « l'application rationnelle d'une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux dans laquelle l'emploi de produits chimiques phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. 
**La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.be, référence officielle pour les produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique pour chaque usage. 

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !