Virus Y de la pomme de terre
Potato virus Y
A l’échelle mondiale, le virus Y est un des plus importants pathogènes de la pomme de terre. Ce virus est transmis par de nombreuses espèces de pucerons.
Plusieurs souches de PVY sont observées : PVY0 (la plus courante en Belgique), PVYN, PVYC, PVYNTN.
Symptômes
- Les symptômes dépendent de la souche virale, de la variété, des conditions climatiques et du type d’infection.
- La souche (PVY0) entraine des taches nécrotiques noirâtres à proximité des nervures et préférentiellement sur la face inférieure des feuilles si l’infection est primaire (contamination de l’année en cours). Les feuilles peuvent se dessécher et rester accrochées à la plante. Des symptômes de mosaïque déformante peuvent également être visibles.
- Lorsque l’infection est secondaire (infection de l’année précédente), les symptômes sont bien plus marqués et peuvent se manifester de trois façons différentes : mosaïques (zones vert clair et vert foncé), bigarrure (nanisme et nécroses sur les nervures) et frisolée (déformation des feuilles et mosaïques).
Transmission
Les pucerons fréquemment rencontrés en pommes de terre sont : Aphis nasturtii, Myzus persicae, Macrosiphum euphorbiae et Aulacorthum solani.
- La transmission verticale correspond à la transmission à la descendance par le tubercule-mère contaminé. Tous les organes de la pomme de terre seront dès lors infectés. Les tubercules-fils seront donc contaminés.
- La transmission horizontale est provoquée par les pucerons qui permettent une transmission d’un plant à l’autre du virus. Plus de 50 espèces de pucerons peuvent être vecteurs. Le mode de transmission est dit « non-persistant ». Cela signifie que le virus ne reste viable qu’une heure dans les pièces buccales du puceron. Ce délai est cependant suffisant pour que l’insecte puisse acquérir le virus et le transmettre.
Plantes-hôtes
- Pommes de terre, poivrons, tomates, tabacs.
Gestion intégrée de la fusariose en culture de pommes de terre
Pratiques culturales
- Les plantes âgées sont moins sensibles au virus. Dès lors, une plantation précoce permet aux plantes de se développer avant l’arrivée des pucerons.
- Elimination des plants virosés.
- Le défanage avant les premiers vols de pucerons (dans certains cas précis) réduit les contaminations.
- Certaines variétés sont plus tolérantes à la présence de virus.
Limiter l’apparition du virus
- La contamination d’une parcelle par le virus Y est provoquée par les pucerons porteurs du virus ou suite à la plantation de plants contaminés. Utiliser des plants sains et certifiés constitue donc un des deux leviers principaux de lutte contre ce virus.
Lutter contre les vecteurs
- En cas de présence de pucerons, et uniquement si les seuils de nuisibilité sont dépassés, un traitement est envisageable. La date d’application de l’insecticide est primordiale.
- Deux méthodes sont disponibles pour la déterminer:
- Sélectionner aléatoirement une feuille du bas, du milieu et du haut de la plante et compter les pucerons présents sur toutes les folioles. Réaliser cette opération 20 fois. Si il y a plus de 5 à 10 pucerons en moyenne par feuille (composée d’une dizaine de folioles), un traitement est recommandé.
- Choisir aléatoirement une feuille sur la partie inférieure de la plante. Sélectionner une des deux folioles latérales voisines de la foliole terminale. Observer la présence ou l’absence de pucerons. Répéter l’opération 40 fois. Si la présence de pucerons est avérée sur plus de 20 folioles, un traitement est envisageable.
- Deux méthodes sont disponibles pour la déterminer:
- Il est également conseillé de favoriser les espèces botaniques qui sont hôtes des auxiliaires (micro-Hyménoptères parasites, syrphes), comme la phacélie.
Les observations restent indispensables pour estimer la pression en ravageurs et l’utilité d’un éventuel traitement.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de la FIWAP et phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.