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Carpocapse | Pommier

Cydia pomonella

Symptômes et dégâts

Sur les fruits 

  • Les fruits attaqués par le carpocapse présentent des tâches brunâtres et des galeries d’où sortent des résidus et des déjections ayant un aspect de sciure.
  • En coupant le fruit en deux, des galeries sont visibles jusqu’au cœur du fruit.
  • Les fruits atteints tombent prématurément.

Si aucune mesure n’est prise, les fortes infestations de carpocapses peuvent causer jusqu’à 80% voire 100% de perte de rendement. 

Sur les feuilles 

  • Les feuilles des arbres infestés par le carpocapse peuvent présenter des signes de flétrissement ou de décoloration.
  • Les larves peuvent également creuser des galeries dans les feuilles, ce qui peut entraîner leur chute prématurée.

Sur les branches

  • Les branches des arbres infestés par le carpocapse peuvent présenter des signes de décoloration ou de dessèchement.
  • Dans les cas graves, les branches peuvent même mourir.

Identification du carpocapse

  • Le carpocapse est un insecte lépidoptère dont la larve creuse des galeries jusqu’au centre des fruits.
  • L’adulte mesure entre 1 et 2 centimètres et est tacheté de noir et de brun.
  • La chenille est d’environ 15 mm et est de couleur rosâtre avec une tête brun foncé.

Biologie du carpocapse du pommier 

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Pommiers, poiriers, noyers, cognassiers, abricotier et occasionnellement le prunier et le pêcher.
  • Cycle de vie : Les adultes émergent à partir de la fin du mois d’avril et pondent leurs œufs sur les feuilles des pommiers à proximité. La ponte se fait environ 5 jours après l’accouplement lorsque les températures sont douces (2 jours avec >15°C) et que l’humidité est élevée (>60%). Une fois que l’éclosion a lieu, la larve se déplace jusqu’au fruit et commence à creuser la galerie dont l’entrée sera plus tard entourée de ces tâches brunâtres. Deux générations par an sont possibles. La deuxième génération est souvent plus dommageable car les œufs sont directement pondus sur les fruits sains. Les larves se nourrissent des pépins et du centre du fruit. Les larves passeront l’hiver dans une chrysalide dans le sol ou sous l’écorce de l’arbre et se transformeront en adulte au printemps suivant.
  • Facteurs favorables au développement du carpocapse : Les températures élevées au printemps favorisent le développement de l’insecte.

Gestion intégrée du carpocapse du pommier

​ Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures générales

  • Bien que cela suffise rarement à éradiquer le problème, il est très utile de favoriser l’installation d’auxiliaires. Ainsi, il est conseillé d’installer des nichoirs pour les oiseaux insectivores (mésanges notamment) ou les chauves-souris. Favoriser la présence d’araignées prédatrices ou des perces oreilles est aussi un levier de lutte. 

B. En cours de saison

  • Les fruits tombés prématurément à la suite de l’attaque de carpocapse doivent être retirés et détruits au plus vite.
  • La pose de piège à phéromones (bandes à attacher aux arbres par exemple) ou autres attractifs, bien que chronophage, permet dans le cas de fortes infestations de diminuer considérablement la pression du ravageur via la capture des individus mâles adultes.
  • Les pièges englués sont par ailleurs non sélectifs et capturent tous les insectes qui viendraient s’y poser. Il est aussi possible de poser des bandes de carton ondulées autour du tronc des arbres, ce qui permet de capturer les larves de carpocapse qui s’y abritent en prévision de leur métamorphose future. En pratique, des cartons ondulés d’environ 20 cm de largeur peuvent être placés autour du tronc à 20 cm de hauteur dès début juin. Tous les 15 jours, les bandes peuvent être relevées et les larves de carpocapse brulées ou tuées. Attention à ne pas tuer les autres insectes parfois auxiliaires (perce-oreilles notamment).
  • Des nématodes peuvent être pulvérisé sur les pommiers. Les nématodes pénètrent dans la larve du ravageur et libèrent des bactéries symbiotiques. Ces bactéries transforment les tissus de l’hôte en nutriments assimilables pour que le nématode puisse s’en nourir et se développer au sein de l’hôte. Cela tue le carpocapse dans les quelques heures ou jours.

C. À la récolte 

  • Les vergers négligés et les bacs de cueillettes constituent un réservoir d’insectes important. Les bacs peuvent être désinfectés par trempage dans un bain d’eau très chaude, ce qui tuera les carpocapses.

D. Traitements éventuels 

Des traitements sont possibles à base de solution de sucrose ou de saccharose. Des traitements à base de macération d’orties sont également autorisés. Ils sont particulièrement intéressants car ont un effet sur plusieurs maladies fongiques du pommier (moniliose, pourriture grise à Botrytis, maladie de conservation (Rhizopus)) mais aussi à d’autres insectes comme les pucerons.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Le GAWI (Groupement d'Arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques Intégrées) est le centre pilote qui encadre les arboriculteurs professionnels. 

  • Pszczolkowski, M.A. Prospects of Codling Moth Management on Apples with Botanical Antifeedants and Repellents. Agriculture 2023, 13, 311. https://doi.org/10.3390/ agriculture13020311

 

Légende: 

​: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

​ : Fréquence du symptôme

​ : Integreted pest management (Lutte intégrée)