Acarien rouge en viticulture
Panonychus ulmi
Description
- Les femelles adultes, rouges à points blancs caractéristiques, sont de forme ovale et mesurent environ 0,4 mm de long.
- Les mâles sont plus petits, allongés et de couleur orange tachetés de noir.
- Les œufs sphériques sont rouges et mesurent 0,1 mm.
Symptômes
- Les piqûres des acariens engendrent une déformation, une décoloration foliaire et un aspect « plombé » caractéristique. Une forte attaque peut engendrer une diminution marquée du nombre de baies, de la photosynthèse ainsi qu’une chute prématurée des feuilles.
Cycle de développement
L’insecte hiverne à l’état d’œufs situés sous l’écorce dans les fissures des sarments et dans les écailles des bourgeons. Ils éclosent dès que les températures avoisinent les 15°C.
- 6 stades dont trois mobiles (nymphes) et trois immobiles (chrysalides) se succèdent avant l’apparition de l’adulte. La femelle pond une moyenne de 19 œufs.
- Les pullulations sont les plus importantes en juillet-août.
- Entre 4 et 8 générations d’acariens peuvent apparaitre durant une saison culturale.
- Le développement de l’acarien est optimal lorsque la température est comprise entre 23 et 25 °C et l’humidité de 60 % environ.
Dégâts
- Les larves issues de la première génération peuvent se concentrer sur les jeunes grappes et les détruire. La chute prématurée des feuilles a pour conséquence une diminution de la teneur en sucres des baies et une perturbation au niveau de l’aoûtement des bois.
Plantes-hôtes
Parmi les plantes-hôtes de l’acarien, voici un liste de celles pouvant potentiellement être présentes aux alentours de nos vignobles.
- Convolvulus arvensis : liseron des champs
- Calystegia sepium : liseron des haies
- Anagallis arvensis : mouron des champs
- Stellaria media : mouron des oiseaux
- Trifolium dubium : petit trèfle jaune
- Trifolium repens : trèfle rampant
- Potentilla reptans : potentille rampante
Gestion intégrée de l’acarien rouge en viticulture
Mesures préventives
Maîtriser la vigueur des vignes
Cela permet de réduire la croissance excessive du feuillage et donc de limiter les risques d’infection.
- Limiter l’apport de fumure et la fertilisation.
- Tailler, ébourgeonner, effeuiller et épamprer de manière efficace.
- Choisir un porte-greffe peu vigoureux.
- Pratiquer l’enherbement du vignoble après quelques années de plantation.
Favoriser le développement d’ennemis naturels
- Installer des haies de non résineux et favoriser l’enherbement naturel aux alentours du vignoble permettant le développement d’une faune de prédateurs généralistes tels acariens du genre Typhlodromus.
Eliminer les résidus de culture
Afin de réduire la quantité d’abris permettant l’hibernation de l’acarien.
Seuils de nuisibilité
Un acaricide peut être utile si 70 % des feuilles sont colonisées au printemps et 50 % en été.
Traitements éventuels
Les applications de soufre servant à lutter contre l’oïdium servent également à limiter la croissance et le développement de l’érinose. De l’huile de colza peut aussi être pulvérisée sur les zones où se concentrent les gales mais tout autre traitement chimique n’est généralement pas justifié. Notons que ces produits on également un effet négatif sur les populations d’acariens prédateurs.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.