Alternariose | Poireau
Alternaria porri
Symptômes et dégâts
Sur les parties aériennes
- Les premiers symptômes apparaissent sur feuilles ou tiges sous forme de lésions blanchâtres. Le champignon s’attaque préférentiellement aux vieilles feuilles blessées.
- Ces taches deviennent ovales, plus ou moins zonées et se recouvrent d’un feutrage brun. Pendant la fructification, les taches prennent une couleur violacée.
- Dans des conditions humides, les taches se développent en zones violacées elliptiques, s'étendant à plusieurs centimètres de long et avec une bordure jaunâtre.
- La sporulation dans les lésions entraîne la formation de zones concentriques sombres. Les lésions provoquent le flétrissement des tissus.
- Après 3 à 4 semaines, les feuilles deviennent jaunes et s'effondrent.
- Dans des conditions défavorables au développement des symptômes, les lésions peuvent rester comme de petites taches blanches.
Sur les bulbes
- Les bulbes peuvent également être attaqués, surtout au niveau des blessures des tissus, ce qui entraîne la présence d'une pourriture aqueuse jaune à rougeâtre.
La maladie s’attaque au feuillage, cause des pertes de rendement et engendre du travail de parage supplémentaire à la récolte.
Biologie de l’alternariose en poireau
- Plantes hôtes : Ail, oignon, poireau.
- Cycle de vie : Le pathogène hiverne dans les résidus de récolte sur la surface du sol ou à faible profondeur. Des spores (structure de reproduction) sont produites et de nouvelles plantes sont infectées pendant les périodes chaudes avec un temps humide. La maladie se développe principalement en automne et les blessures des feuilles sont favorables à l’infection. Les symptômes apparaissent 1-4 jours après l'infection et après 5 jours, les spores sont produites la nuit et sont libérées dans la matinée à mesure que l'humidité diminue. La dispersion se fait par le vent et les éclaboussures de pluie ou d'irrigation.
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Facteurs favorables au développement de l’alternariose : Le pathogène se développe à des températures chaudes (12 à 34°C avec un optimum à 25°C) et une humidité élevée (>90%). L’irrigation par aspersionfacilite sa dispersion.
Gestion intégrée de l’alternariose en culture de poireau
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).
A. Mesures agronomiques préalables à la culture
- Rotation : La rotation culturale peut permettre de réduire la pression de la maladie. Elle doit être d’au moins une année sur trois (obligation de niveau 2). Les espèces de la même famille sont également à exclure de la rotation. La destruction des repousses, des déchets de cultures et des adventices est également très important durant cette période.
- Choix variétal : Certaines variétés de poireau sont moins sensibles à l’alternariose.
B. Avant la plantation
- Les excès d’azote étant favorables au développement de la maladie, une fertilisation équilibrée doit être respectée.
- Ne serrez pas trop les rangs afin de laisser circuler l’air.
C. En cours de végétation
- Privilégiez un arrosage tôt le matin pour permettre un ressuyage des feuilles pendant la journée.
- Sarclez afin d’éliminer les plantes hôtes et de limiter la présence d’humidité
D. Traitements éventuels
En général, les mesures prophylactiques et les traitements chimiques contre le mildiou et la rouille assurent une protection suffisante contre l’alternariose.
- La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb en indiquant “alternariose du poireau (Alternaria porri)” pour l’ennemi et “poireau (Allium porrum)” pour la culture. Veillez à cocher la bonne catégorie d’utilisateur (professionnel ou non-professionnel).
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Pour aller plus loin | Sources
- Koike, S. T., Gladders, P., & Paulus, A. O. (2007). Vegetable Diseases : A Color Handbook. Gulf Professional Publishing.
- Le Centre interprofessionnel maraicher (CIM) qui développe et vulgarise les informations dans le secteur des cultures maraîchères pour le marché frais en Région Wallonne.
- Le CPL-Végémar est agréé par la Région Wallonne comme Centre Pilote pour l'encadrement et le développement du secteur des cultures légumières à destination de l'industrie.
Légende:
: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)
: Fréquence du symptôme
: Integreted pest management (Lutte intégrée)