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Aphanomyces en culture de betteraves

Aphanomyces cochlioides

 

Ce champignon peut provoquer des symptômes à deux moments-clefs de la saison culturale. Les plantules et jeunes plantes peuvent être touchées du semis au mois de juin et les plantes plus matures peuvent être attaquées de fin juin jusqu’à la récolte.

 

Cycle de développement

A. cochlioides survit dans le sol sur les débris de culture sous forme d’oospores. Celles-ci germent en présence d’exsudats racinaires et si les conditions sont humides et chaudes (la température optimale est comprise entre 22 et 28 °C). Elles peuvent ensuite infecter directement la racine ou se développer en sporanges qui vont libérer des zoospores. Ces dernières se déplacent dans l’eau du sol et peuvent alors infecter les racines.

 

Plantes-hôtes

Betterave, lin, épinard, phacélie, vesce, trèfle, pois, etc.

 

La maladie sur plantule et jeunes plantes

Symptômes

Les symptômes observables sur les parties aériennes sont :

  • Un nanisme des plantes
  • Un manque de vigueur
  • Un jaunissement ou un dépérissement des feuilles lors de fortes chaleurs
  • Les feuilles peuvent reverdir la nuit ou les jours plus froids
  • Les feuilles peuvent roussir et devenir fragile
  • Les plantes sévèrement infectées meurent

Sous la surface du sol, une zone nécrotique imbibée d’eau et légèrement jaunâtre peut se développer sur le pivot ou à la jointure des racines latérales. Cette zone brunit puis noircit lorsqu’elle sèche. Cette lésion entraîne un retard de croissance et une pourriture de la racine.
Un champ peut être fortement endommagé en 3 ou 4 jours si des conditions chaudes et humides persistent.

Facteurs favorables

  • Un sol saturé à 30-35 % d’eau est très favorable à de sévères infections par A. cochlioides. Une forte humidité favorise également la maladie.
  • Des températures chaudes, autours de 25°C, sont optimales pour la production de zoospores et d’oospores.
  • Les infections sévères sont souvent observées dans les semis plus tardifs ou après une forte pluie.


Confusion possible

  • Rhizoctonia solani : sur les feuilles, le dépérissement est soudain et permanent. Il n’y a pas de jaunissement préalable.
  • Pythium ultimum : faible émergence, retard de croissance, décoloration rougeâtre des parties aériennes. Les plantes infectées développent des racines anormales, avec des constrictions et des zones pourries de différentes tailles.
  • Fusarium oxysporum : les vieilles feuilles jaunissent et se dessèchent et des chloroses internervaires apparaissent. Sur la racine, aucun symptôme externe n’est observable. Les éléments vasculaires du pivot se nécrosent et prennent une coloration brun-rouge en vue transversale.


La maladie sur plante adulte 

Symptômes

  • Les symptômes peuvent apparaître de fin juin jusqu’à la récolte sur les plantes qui ont résisté à la première attaque. Celles-ci sont naines et leurs feuilles les plus basses jaunissent.
  • Des cycles de dépérissement par temps chaud puis reverdissement la nuit peuvent être observés.
  • Un étranglement de la racine au niveau du collet est observable. Au niveau de l’étranglement, la betterave montre une pourriture noire superficielle et spongieuse. Des crevasses sur l’épiderme sont aussi possibles.

Facteurs favorables

Le développement du champignon est favorisé par l'humidité et la chaleur. Les dégâts s'observent donc souvent dans des semis plutôt tardifs ou après de fortes pluies.

 

 

Gestion intégrée d’aphanomyces en culture de betteraves

La lutte contre cette maladie est principalement préventive :

  • Certaines variétés présentent une résistance variétales contre ce pathogène (liste à retrouver sur le site de l’IRBAB)
  • De longues rotations permettent de limiter l’inoculum de la maladie
  • Assurer une bonne structure du sol, un bon drainage et un contrôle des adventices
  • Les terres à pH acide et à teneurs faibles en magnésium semblent plus fréquemment sujettes aux attaques
  • Préférer les semis précoces en sol froid, ne pas semer la graine trop profondément, assurer une croissance vigoureuse des plantes
  • Le traitement fongicide de la graine réalisé par les producteurs de semences peut limiter les dégâts sur les jeunes plantules
  • Ne pas irriguer les plantes infectées

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.