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Complexe de l’esca en viticulture

 

Il s’agit d’une forme de dépérissement du bois ou d’apoplexie causée par un complexe de champignons basidiomycètes, principalement Stereum hirsutum et Phellinus igniarius. Cette maladie survient principalement sur les pieds de vigne dont l’âge est supérieur à 10 ans.

Symptômes

  • L’expression des symptômes est pour la plupart du temps irrégulière due à la complexité des interactions des différents agents responsables. C’est premièrement la vigueur végétative de la vigne qui tend à se ralentir tandis qu’au niveau foliaire, on observe des anomalies de colorations se traduisant par des chloroses sur les cépages blancs et des lésions rougeâtres sur les rouges. Des symptômes internes au bois peuvent également être visibles en coupe transversale. Les vaisseaux de xylème présentent alors des nécroses noires.
  • Les symptômes foliaires peuvent apparaître soit de manière lente, soit de façon rapide. Les feuilles se flétrissent alors puis se dessèchent durant l’été.
  • Les carpophores des champignons responsables sont parfois observables sur les ceps.
 

Cycle de développement

  • Étant donné la complexité des interactions entre les différents agents, les cycles annuels des champignons liés à l’esca sont encore mal connus. On sait cependant qu’à partir des blessures pouvant survenir durant l’entretien du vignoble, ils pénètrent dans la plante et peuvent y survivre durant plusieurs années. Les spores seront alors libérées progressivement lors de la décomposition des tissus de la plante et disséminées grâce au vent.
 

Facteurs favorables

  • Un climat chaud, des températures avoisinant les 25 °C ainsi qu’un taux d’humidité supérieur à 25 % sont des conditions favorables au développement du complexe de champignons.

 

Dégâts

  • Les dégâts sont variables mais peuvent aller de la perte en sucres des baies à la mort totale du plant.

 

Gestion intégrée du complexe de l’esca en viticulture

De nombreux facteurs influent sur l’expression de l’esca en viticulture. Ainsi, la plante, le sol, le climat et la conduite annuelle du vignoble sont des paramètres à prendre en considération. Il n’existe cependant pas de méthode curative pour lutter contre l’esca. Ce sont donc les méthodes prophylactiques qui restent le meilleur moyen de lutte.

Choix du cépage et du porte-greffe

Les différents cépages, combinés à un porte-greffe adapté, présentent une sensibilité variable à l’esca, il est donc important de bien choisir ses ceps en fonction des objectifs de production recherchés.

Une étude* publiée en 2019 a permis d’établir un lien entre l’impact du greffage et l’expression des symptômes foliaires de cette maladie de dépérissement. Les pieds greffés sur place, en fente pleine seraient en effet moins touchés que les plants greffés mécaniquement en pépinière en greffe anglaise ou oméga.

 

* Coralie Dewasme, Séverine Mary, Pascal Lecomte, Marc Birebent, Julien Dumercq, Jean-Philippe Roby. Écrit à partir de l'article de recherche “Impact of grafting type on Esca foliar symptoms” (OENO One, 2017)

DOI : https://doi.org/10.20870/IVES-TR.2019.2524

Éviter l’inoculum primaire

  • Choisir des plants sains et certifiés.
  • Détruire les résidus de culture et les vignes abandonnées.
  • Eliminer l’ensemble des parties de vigne touchées.

Maîtriser la vigueur des vignes

Cela permet de réduire la croissance excessive du feuillage, d’en diminuer l’humidité relative et donc de limiter les risques d’infection.

  • Limiter l’apport de fumure et la fertilisation.
  • Tailler, ébourgeonner, effeuiller et épamprer de manière efficace.
  • Choisir un porte-greffe peu vigoureux.
  • Pratiquer l’enherbement du vignoble après quelques années de plantation.

Lutte contre les ravageurs

  • Éviter les attaques des grappes par les autres agresseurs (insectes, vertébrés et autres microorganismes) afin de limiter les dégâts conférés aux baies et donc les risques d’infection.

Choix de la parcelle

  • Favoriser les sols bien drainés et éviter la présence d’eau stagnante.
  • Implanter le vignoble dans un environnement ouvert pour permettre une bonne aération des plants.

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.