RETOUR

Dépérissement du buis

Volutella buxi

 

Symptômes

On observe un dessèchement des parties aériennes du buis. Les pousses prennent progressivement une couleur orangée.
Il s’agit d‘un champignon phytopathogène : Volutella buxi, stade asexué de Pseudonectria buxi. Ce champignon peut être très dommageable au buis si les conditions lui sont favorables.
Sur la plante, on observe un éclaircissement d’une partie du feuillage associé parfois à une défoliation. Les feuilles prennent un aspect vert pâle, ensuite jaune puis brun. A l’envers des feuilles, un duvet blanc-rosâtre se développent sur les feuilles desséchées encore attachées aux branches, ce sont des amas de spores du champignon. Les feuilles ne tombent que bien après les symptômes de dessèchement. 
Volutella buxi profite des plaies et blessures pour infester les buis d’où l’importance de réfléchir ses techniques culturales ainsi que le nombre et les moments de taille des arbustes. Le champignon est favorisé par des températures chaudes et une forte humidité (été – automne).  

Moyens de lutte

Afin de lutter contre Volutella buxi, il est très important de tailler les rameaux atteints et défoliés avec une bonne marge par rapport aux symptômes ainsi que de ramasser et d’éliminer (feu, évacuation, etc.) les feuilles mortes tombées sur le sol en plus des déchets de taille. Les champignons hivernent en effet sur ces rameaux et feuilles, qui constituent dès lors une source d’inoculum susceptible d’infecter les rameaux encore sains et les nouvelles pousses. Il importe de désinfecter soigneusement le matériel de taille (par exemple à l’eau de javel ou à l’alcool) avant de tailler les parties de plante non atteintes pour éviter de propager soi-même la maladie. De manière générale, nous vous conseillons d’éviter de pratiquer une taille d’entretien pendant des périodes de temps chaud et humide, favorable à de nouvelles infections et à la dissémination de la maladie. La taille des arbres représente un risque pour le développement des maladies puisque les nombreuses blessures qui en résultent sont autant de portes d’entrées pour les pathogènes. Néanmoins, les coupes sont nécessaires pour d’autres aspects (aération, destruction des rameaux malades, esthétisme, etc.). Il faut donc effectuer les tailles au bon moment. Les buis sont taillés avant l’été (avril-juin). Pour les haies, une seule coupe est effectuée. Pour les buis isolés, une deuxième taille peut être effectuée entre aout et octobre. 
De manière à limiter l’extension des dégâts causés par ces champignons, nous vous conseillons également de veiller à garder les plantes en bonne santé et à stimuler la croissance de la plante par l’apport d’un engrais organique (6-6-9+3 p. ex.) ou minéral au printemps tout en évitant l’excès d’azote.
Des conditions douces à chaudes et humides sont nécessaires pour l’infection et le développement de la maladie. Il faut donc éviter les conditions provoquant un excès d’humidité. On veillera à limiter l’arrosage et à éviter l’aspersion du feuillage. L’espacement entre les plants ou une taille bien réfléchie permettra de maximiser la circulation d’air entre les différents buis. Ces mesures assureront une aération optimale qui limitera les périodes favorables au développement du champignon. En effet, celui-ci a besoin de plusieurs heures successives de conditions humides afin d’infecter la plante. 
Si l’humidité provient principalement du sol (sol peu drainant, topographie, etc.), il faudra veiller à limiter au maximum l’eau stagnante. La pose de drains peut résoudre le problème. Il est donc recommandé de raisonner l’irrigation du buis et de le placer dans un endroit aéré. Des cultivars plus tolérants à cette maladie existent.
Il faut également éviter l’envahissement des plantes par les insectes et les acariens. Ces organismes sont phytophages et pompent la sève de la plante, ce qui l’affaiblit considérablement et la rend plus sensible à d’autres agents phytopathogènes. Si des acariens sont présents en grand nombre, un traitement contre les acariens est à réaliser afin d’éviter qu’ils continuent à affaiblir la plante. Des solutions biologiques à base d’huile paraffinique, huile de colza et pyréthrines ou encore de sels potassiques d’acides gras existent.
Un traitement fongicide peut être réalisé afin de limiter l’extension du problème avant l’hiver. En début de saison, il convient de veiller à bien examiner les plantes lors de la reprise de végétation et de réaliser un traitement très précoce dès l’apparition des premiers symptômes. L’opération devra être renouvelée au cours de la saison en visant particulièrement les périodes de temps chaud et humide. Afin d’assurer une bonne efficacité et de limiter l’apparitions de résistance des pathogènes aux fongicides, nous vous encourageons vivement de varier les matières actives utilisées.