Erinose de la vigne
Colomerus vitis
Description
- Il s’agit d’un acarien dont les œufs sont lisses, hyalins, de forme sphérique et mesurent 0,03 mm.
- Quatre stades larvaires, deux mobiles et deux immobiles, se succèdent pour donner un individu adulte mesurant environ 0,2 mm.
Symptômes
Sur les feuilles
- Des galles foliaires apparaissent sous la forme de boursoufflures rougeâtres d’environ 1 cm de diamètre à la face supérieure du limbe.
- La face inférieure quant à elle est recouverte d’un feutrage blanc ou rosé composé de poils hypertrophiés qui s’assombrissent avec le temps et limitent la photosynthèse des plants.
- Un feutrage peut également apparaitre sur les pétioles, les vrilles et les boutons floraux dont le développement se ralentit.
Cycle de développement
- L’hibernation de la femelle se déroule sous l’écorce dans les fissures des sarments et dans les écailles des bourgeons.
- L’attaque de l’acarien peut se produire dès la sortie des feuilles et les premières gales caractéristiques permettant son développement apparaissent rapidement.
- Les œufs sont pondus lorsque 2 à 3 feuilles sont déployées et les larves, qui passent par 4 stades avant de devenir adultes, à l’apparition de l’inflorescence.
- Quelques semaines plus tard, les adultes migrent vers les bourgeons terminaux, axillaires et les nouvelles feuilles. Une autre migration se produit en automne et les adultes retrouvent leurs lieux d’hibernation durant l’hiver.
- Entre 5 et 7 générations d’acariens peuvent apparaitre durant une saison culturale.
- Le développement de l’acarien est optimal lorsque la température est comprise entre 22 et 25 °C et l’humidité de 40 %.
Dégâts
- Les dégâts foliaires engendrés par l’acarien peuvent être impressionnants mais n’influent que très peu sur les pertes quantitatives et qualitatives à la récolte.
- Des pertes de rendement significatives peuvent cependant être observées si les fleurs et les feuilles sont infestées, pas les feuilles seules.
Gestion intégrée de l’érinose en viticulture
Mesures préventives
Maîtriser la vigueur des vignes
Cela permet de réduire la croissance excessive du feuillage et donc de limiter les risques d’infection.
- Limiter l’apport de fumure et la fertilisation.
- Tailler, ébourgeonner, effeuiller et épamprer de manière efficace.
- Choisir un porte-greffe peu vigoureux.
- Pratiquer l’enherbement du vignoble après quelques années de plantation.
Favoriser le développement d’ennemis naturels
- Installer des haies de non résineux et favoriser l’enherbement naturel aux alentours du vignoble permettant le développement d’une faune de prédateurs généralistes tels acariens du genre Typhlodromus.
Eliminer les résidus de culture
Afin de réduire la quantité d’abris permettant l’hibernation de l’acarien.
Seuils de nuisibilité
Souvent présent dans nos vignobles, la nuisibilité de cet insecte est généralement faible, sauf en cas de forte pression sur de jeunes plantations. Il n’y a donc pas de seuil de nuisibilité pour cet acarien.
Traitements éventuels
Les applications de soufre servant à lutter contre l’oïdium servent également à limiter la croissance et le développement de l’érinose. De l’huile de colza peut aussi être pulvérisée sur les zones où se concentrent les gales mais tout autre traitement chimique n’est généralement pas justifié. Notons que ces produits on également un effet négatif sur les populations d’acariens prédateurs.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.