Fonte de semis (Pythium ultimum) | Betterave
Pythium ultimum
Symptômes et dégâts 

Sur les plantules
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Les plantules dépérissent avant leur émergence ou, si elles se développent, présentent un noircissement de la partie inférieure de l’hypocotyle (partie de la tige sous les cotylédons). Ces plantules sont chétives, se développent très mal, se dessèchent et finissent par mourir.
Sur les racines
- D’importantes nécroses racinaires peuvent se développer sur les betteraves atteintes à des stades plus avancés.
- Les veines peuvent noircir et la nutrition est impactée, ce qui empêche un bon développement des betteraves.
Les attaques peuvent être dévastatrices lorsqu’elles ne sont pas contrôlées. Actuellement, grâce au traitement systématique des graines, cette maladie a de moins en moins d’importance.
Confuson possible
Les symptômes peuvent être confondus avec des dégâts de gel ou des attaques d’Aphanomyces cochlioides.
Biologie de Pythium ultimum
- Plantes hôtes : Pythium ultimum s’attaque à de nombreuses plantes cultivées dont les maïs, les pommes de terre, les tomates, les carottes ainsi que toutes les plantes de la famille des cucurbitacées.
- Facteurs favorables au développement de la fonte des semis de la betterave : La fonte des semis causée par Pythium est souvent observée dans des sols froids et humides. L’acidité du sol favorise également le développement de la maladie.
- Cycle de vie : Le champignon survit dans le sol de nombreuses années en tant que saprophyte sous forme de mycélium ou de spores et se nourrissant de matière végétale vivante ou morte. Ce sont les exsudats des plantules et des racines en croissance qui stimulent la reprise de l’activité du champignon inactif.
Gestion intégrée de la fonte des semis en culture de betteraves
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).
A. Mesures agronomiques préalables à la culture
Rotation : Il est impératif d’éviter les rotations courtes ou celles qui incluent d’autres cultures hôtes (maïs, pomme de terre, …) qui maintiennent le champignon dans les sols. Allonger la rotation à minimum 3 ans (obligation de niveau 2) permet de limiter la présence d’inoculum.
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Les Pythium sont les premières espèces qui s’établissent dans le sol après le semis. Elles sont très peu compétitives vis-à-vis des autres microorganismes du sol. De plus, ces derniers peuvent produire des composés fongistatiques qui vont freiner le développement du pathogène. Il est donc conseillé de maintenir une bonne diversité de microorganismes dans les sols par des apports de matière organique.
Par contre, la germination et la croissance des Pythium dépendent fortement de la présence de nutriments dans le sol. L’utilisation d’engrais solubles est donc déconseillée, de même que les engrais verts car ceux-ci peuvent exsuder des nutriments par leurs racines.
- Il est également important d’être attentif à certaines caractéristiques du sol : maintenir le pH supérieur à 6 ; contrôler l’humidité (drainage, structure) ; préparation du sol par un labour à 20-25 cm plutôt qu’un passage d'une herse à disque.
- Utiliser des semences traitées.
B. A la plantation
- Semer le plus tôt possible, pour autant que la température du sol soit suffisamment élevée.
- Privilégier des semences saines et traitées.
- Il faut également veiller à permettre une bonne circulation de l’air en favorisant une faible densité de semis, un éclaircissement des lignes si nécessaire et un binage en début de saison.
- Eviter de planter en sol froid, compacté, mal drainé car les graines vont germer moins vite et les plantules vont croître lentement, augmentant le risque d’infection.
C. Traitements éventuels
Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Pour aller plus loin | Sources
Sur le site internet de l’IRBAB (Institut Royal Belge pour l'Amélioration de la Betterave asbl), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.
- IRBAB (2002), Ravageurs et maladies en culture de betterave sucrière belge. O. Hermann, A. Wauters.
- ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, p 190.
- Compendium of beet diseases and pests (Second Edition), (2009).
Légende:
: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)
: Fréquence du symptôme
: Integreted pest management (Lutte intégrée)