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Fusariose de l'épi en culture de froment

 

Organismes pathogènes

  • Les espèces fongiques responsables de la fusariose sont nombreuses et appartiennent à 2 genres distincts: Microdochium spp. et Fusarium spp. 
  • Près de 20 espèces de Fusarium sont impliquées mais les principales sont : F. graminearum, F. culmorum, F. tricinctum et F. avenaceum. Elles sont toutes capables de produire des mycotoxines. F. graminearum est considérée comme l’espèce la plus problématique car elle peut produire du déoxynivalénol. F. culmorum peut aussi produire cette toxine mais est moins fréquent. Il est à noter qu’on observe de plus en plus d’autres mycotoxines émergentes.
  • Microdochium mais surtout l’espèce M. nivale, la plus fréquente, ne produit pas de mycotoxines mais s’infiltre à l’intérieur du grain et altère les propriétés de germination, provoquant des fontes de semis.

Symptômes

  • Les symptômes sont homogènes sur la parcelle.
  • Deux à trois semaines après la floraison, des groupes d’épillets peuvent présenter un échaudage rose-orange.  Ce symptôme peut évoluer jusqu’à l’échaudage complet de l’épi lorsque le champignon colonise le système vasculaire de l’épi (F. graminearum, F. culmorum, M. nivale et M. majus).
  • Il est également possible d’observer une auréole noire sur une glume ayant pris une couleur marron (F. poae, F. tricinctum, F. langsethiae, F. sporotrichioides, F. avenaceum, M. majus et M. nivale).
  • Le col de l’épi présente parfois un brunissement, correspondant à la progression descendante du champignon via le système vasculaire. Différents Fusarium peuvent entraîner ce type de symptôme, au contraire de Microdochium.
     

Facteurs favorables

Les stades épiaison et montaison sont les stades où la culture est la plus sensible à l’infection. Une forte humidité ou des épisodes pluvieux autour de ces stades augmentent  fortement les risques. L’optimum thermique du champignon se situe autour de 15°C. D’autres facteurs sont aussi favorables à la maladie :

  • Présence sur le sol de résidus contaminés de cultures précédentes
  • Sensibilité variétale
  • Utilisation de grains contaminés
  • Précédant blé ou culture sensible
     

Dégâts

Les pertes de rendements peuvent varier de 15 à 30 q/ha. De plus, les Fusarium spp. peuvent produire des mycotoxines qui affectent les qualités sanitaires et technologiques du grain. Ces mycotoxines peuvent donc provoquer un déclassement du blé/farine panifiable.
 

Plantes-hôtes

Maïs, sorgho, blé.

 

Gestion intégrée de la fusariose de l'épi en culture de froment

La gestion intégrée est très importante pour lutter contre ces champignons car les protections fongicides sont imparfaites et aléatoires.

  • Utiliser des variétés peu sensibles
  • Enfouir les résidus de culture, éviter le non labour 
  • Ne pas irriguer pendant 8 jours après la sortie des étamines
  • Utiliser une rotation sans précédent blé, maïs ou sorgho
  • Semis : implanter tardivement la culture permet de retarder la floraison, ce qui peut diminuer les risques de faire coïncider ce stade sensible avec des conditions climatiques à risque ou avec les périodes de libération des ascospores.
  • Utiliser des semences certifiées
  • Seuil : une intervention peut être conseillée si l'humidité est à 100% pendant plus de 48 heures durant la phase épiaison-floraison. 
  • Eviter l’excès de fumure azotée

Le site livre-blanc-cereales.be propose de nombreux documents disponibles en ligne relatifs à la lutte intégrée, la législation, la culture bio, etc.

Le centre pilote CePiCOP propose des avertissements hebdomadaires en céréales en période critique, rend compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseille l’agriculteur dans son choix d’itinéraire phytotechnique.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites du livre blanc des céréales ainsi que phytoweb.


Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.