Gale argentée de la pomme de terre
Helminthosporium solani
Symptômes et dégats
- La gale argentée ne se manifeste que sur les tubercules.
- Des taches circulaires irrégulières d’aspect argenté se développent sur la surface des tubercules. Celles-ci sont surtout visibles sur les variétés à peau rouge
- Les fructifications du champignons peuvent parfois être visibles. Elles se manifestent sous la forme de ponctuations noirâtres.
- Les taches peuvent grandir pendant la conservation et provoquer de larges plages argentées.
- La gale argentée altère la qualité de présentation visuelle lors de vente mais n’altère pas les qualités gustatives du tubercule.
- Les rendements lors de la culture ne sont pas impactés mais ils peuvent l’être fortement pendant le stockage. Si le stockage a lieu dans de mauvaises conditions avec une pression importante de gale argentée, le tubercule se déshydrate et flétrit.
Ne pas confondre avec la dartrose : les taches de gale argentée sont plus délimitées, plus argentées.
Biologie du pathogène
- La principale source d’inoculum est le plant infecté qui germera et permettra au champignon de se propager dans les nouveaux tubercules. La gale argentée est également capable de survivre à l’hiver dans des résidus de culture dans le sol ou dans des adventices.
- Le développement de la maladie est assez faible en champ mais peut être favorisé si plus de 4 semaines s’écoulent entre le défanage et l’arrachage.
- Le développement du pathogène est plus rapide pendant le stockage.
- Les conditions optimales de développement de la maladie sont une humidité saturante et des températures de 20 à 24°C. Le champignon peut se développer dès 3°C.
Gestion intégrée de la gale argentée en culture de pommes de terre
A. Prophylaxie
Eliminer complètement la maladie est impossible. Il est dès lors nécessaire de limiter l’inoculum de départ et d’éviter les conditions favorables à la maladie en conservation.
Avant la culture
- Utiliser des lots de pomme de terre sains.
- Éviter les variétés trop sensibles à la gale argentée.
- Privilégier les variétés tardives moins sensibles que les précoces.
- Il est conseillé d’éliminer les résidus d’autres cultures et les adventices car certaines sont sources d’inoculum.
Pendant la culture
- Eviter de planter trop tôt les lots à risques.
- Récolter précocement dès que l’épiderme est assez résistant.
- Eviter un délai entre le défanage et la récolte supérieur à 3-4 semaines pour éviter que le champignon ne se transmette de la base des tiges aux tubercules.
Pendant le stockage
- Sécher les tubercules à la récolte pour le stockage. Ceci est primordial car des lots atteints humides développent plus facilement des symptômes plus important (5 à 15%) en 2 à 3 jours d’attente.
- Stocker les tubercules dans de bonnes conditions (températures basses, taux d’humidité relativement faible, entrepot désinfecté et propre). Il est impératif d’éviter la condensation lors du stockage. La température de conservation doit donc être diminuée progressivement jusque 5 degrés. Le réchauffement du tas doit aussi être progressif pour les mêmes raisons. Un stockage sous 5°C empêche la formation de spores.
B. Traitements éventuels
Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de la FIWAP et phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
C. Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.
Autres ressources
Le site de la FIWAP (Filière Walonne de la Pomme de terre) propose de nombreux documents disponibles en ligne relatifs à la lutte intégrée, la législation, la culture bio, etc.
Bibliographie
ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 348-349.
Ephytia, (2017), Helminthosporium solani, Gale argentée, En ligne, consulté le 12/07/2023.
ONU, (2014), Plants de pomme de terre, Guide de la CEE-ONU sur les maladies, parasites et défauts des plants de pomme de terre, New-York, Genève.
