Bactériose foliaire (Pseudomonas syringae) | Betterave
Pseudomonas syringae pv. aptata
Symptômes et dégâts 

La maladie peut atteindre une parcelle entière mais reste souvent limitée à des foyers restreints.
Sur les feuilles
- De juin à septembre, de petites taches brun-noir peuvent apparaître de manière dispersées sur les feuilles. Elles sont bien délimitées et sont initialement entourées d’un liseré chlorotique puis le centre des taches se nécrose et se perfore.
- Ces petites déchirures se propagent vers les parties saines et la maladie s’étend. Les feuilles finissent par pourrir.
- Si le climat devient chaud et sec avant l’apparition des nécroses, les symptômes initiaux peuvent disparaitre rapidement.
Les dégâts sont peu significatifs en culture de betterave. Les symptômes n’apparaissent que sur les feuilles et n’ont que très rarement un impact sur la capacité photosynthétique de celles-ci et la bactérie n’induit pas de pourriture des racines.
Confusion possible
- Cercosporiose : taches rondes, grisâtres et entourées d’un halo pourpre.
- Ramulariose : taches plus grandes, plus irrégulières et anguleuses.
Biologie de Pseudomonas syringae pv. aptata
- Plantes hôtes : Il existe de nombreux pathovars (différentes souches d’une même espèce) de la bactérie qui peuvent s’ttaquer à de très nombreuses plantes cultivées ou non. Le pathovar qui s’attaque à la betterave peut être retrouvé sur d’autres plantes cultivées, notamment sur orge, maïs, shorgo, blé, ognion, haricot, tomate, laitue et tournesol.
- Facteurs favorables au développement de la bactériose foliaire de la betterave : Le développement de la maladie est favorisé lorsqu’une humidité élevée de l’air est observée pendant plusieurs jours, par temps couvert. Cette bactérie opportuniste utilise les blessures, provoquées notamment par la grêle ou les stomates pour pénétrer dans la plante.
- Cycle de vie : La bactérie survit et se multiplie à la surface des feuilles ou dans les chambres sous stomatiques lorsque les conditions ne sont pas bonnes. Cette phase est appelée phase épiphyte et ne conduit pas à l’infection. Lorsque les conditions environnementales, le niveau de population et différents autres facteurs sont favorables, les bactéries peuvent profiter des ouvertures naturelles ou des blessures de la plante pour pénétrer dans celle-ci. La bactérie est probablement transmise par le vent et l’eau et est également connue pour être transmise par les semences.
Gestion intégrée de la bactériose foliaire en culture de betteraves
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).
Pseudomonas syringae est un pathogène opportuniste qui infecte les plantes déjà affaiblies. Elle infecte généralement les plantes par les blessures engendrées par les insectes ou les opérations culturales, mais peut également entrer via les hydathodes.
A. Mesures agronomiques préalables à la culture
Rotation : Allonger la rotation à minimum 3 ans (obligation de niveau 2) permet, de manière générale, de limiter la présence d’agents pathogènes.
- Assurer un travail du sol adéquat pour permettre au système racinaire de bien se développer sans être asphyxié ou inondé.
- Utiliser des semences exemptes de la maladie.
B. En cours de végétation
- Maintenir les plantes vigoureuses pour limiter les risques
- Eviter les situations de stress hydrique, les autres maladies ou les blessures
- Assurer une bonne croissance des plantes dans les premiers stades du développement.
C. Traitements éventuels
Les traitements ne sont pas justifiés pour lutter contre cette maladie qui est rarement impactante.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Pour aller plus loin | Sources
Sur le site internet de l’IRBAB (Institut Royal Belge pour l'Amélioration de la Betterave asbl), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.
- IRBAB (2002), Ravageurs et maladies en culture de betterave sucrière belge. O. Hermann, A. Wauters.
- ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, p 190.
- Compendium of beet diseases and pests (Second Edition), (2009).
Légende:
: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)
: Fréquence du symptôme
: Integreted pest management (Lutte intégrée)