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Mineuse du marronnier

Cameraria ohridella

 

Mais de quel mal souffre donc nos marronniers ? Au bord des routes et des chemins, on ne compte plus le nombre de ces arbres qui brunissent dès le mois de juin et perdent leurs feuilles de façon prématurée dès le début juillet. Les méfaits sont à attribuer à un petit ravageur qui occasionne des dégâts pour le moins impressionnants. Le nom de cet organisme pas vraiment désiré : Cameraria ohridella.

 

On donnerait pourtant le bon dieu sans confession à ce petit papillon inoffensif au stade adulte mais en dire autant de sa progéniture est une autre histoire. Bien plus redoutables que leurs parents, ce sont les larves qui provoquent les dégâts assez impressionnants sur les marronniers de nos parcs et de nos jardins. Encore peu connue dans nos régions il y a de ça quelques années, la mineuse du marronnier, Cameraria ohridella, a été découverte pour la première fois en Macédoine en 1985 où elle a été décrite comme une espèce nouvelle. Depuis lors, elle colonise l'Europe Centrale et Occidentale où son invasion progresse d’année en année.

 

L’insecte

Les premières larves de cet insecte apparaissent au printemps quelques semaines après la ponte. Dès l’éclosion des œufs, la larve qui ne mesure qu’entre 0,5 et 5 mm, creuse une galerie dans la feuille et s’y nourrit du tissu foliaire d’où le nom français qu’on lui donne : la mineuse du marronnier.

A la fin de son développement larvaire, la larve fabrique un cocon où s’y développe la chrysalide pour donner un adulte de couleur brun de 3 à 5 mm. Dans nos régions, on compte à peu près 3 générations par an. La dernière passe l’hiver dans les feuilles tombées au sol et donnent au printemps suivant les nouveaux adultes.

 

Symptômes

Les dégâts causés par cette larve ne peuvent être confondus avec ceux d’un autre insecte et sont assez facilement identifiables. Le principal symptôme est le brunissement d’abord partiel puis entier des feuilles qui finissent par tomber prématurément. Une simple astuce permettant de confirmer ce diagnostic est de prendre une feuille tombée sur le sol ou encore sur l’arbre, d’observer la présence de petites galeries et d’ouvrir l’une d’entre elles. Si une larve ou une chrysalide s’y trouve alors le doute n’est plus possible. Les dégâts causés par les larves ne sont pas fatals à l’arbre mais ont tendance à l’affaiblir et il devient alors plus sensible et vulnérable aux attaques d’autres pathogènes qui eux peuvent s’avérer plus dommageables.

 

Moyens de lutte

Le meilleur moyen de lutter à faible coût contre ce ravageur est le ramassage minutieux des feuilles. En effet, cela permet de retarder l’infestation et de diminuer les populations de l’insecte. 
Le ramassage et l’élimination des feuilles doit se faire dès la chute des premières feuilles et peut se poursuivre jusqu’au printemps, il est cependant conseillé de le faire le plus tôt possible afin d’éviter la dispersion des feuilles par le vent. Les feuilles récoltées doivent être par la suite éliminées. Des traitements chimiques existent mais le coût de leurs applications est assez élevé, surtout pour des arbres de grandes tailles. Une pulvérisation d’insecticide ne se justifie donc pas. La meilleure solution reste donc le ramassage des feuilles.