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Mineuse | Marronnier

Cameraria ohridella

Encore peu connue dans nos régions il y a de ça quelques années, la mineuse du marronnier, Cameraria ohridella, a été découverte pour la première fois en Macédoine en 1985 où elle a été décrite comme une espèce nouvelle. Depuis lors, elle colonise l'Europe Centrale et Occidentale où son invasion progresse d’année en année.

Symptômes et dégâts

Au niveau des feuilles 

Les symptômes causés par cette larve ne peuvent être confondus avec ceux d’un autre insecte et sont assez facilement identifiables.

  • Le principal symptôme est le brunissement d’abord partiel puis entier des feuilles qui finissent par tomber prématurément.
  • Une simple astuce permettant de confirmer ce diagnostic est de prendre une feuille tombée sur le sol ou encore sur l’arbre, d’observer la présence de petites galeries et d’ouvrir l’une d’entre elles. Si une larve ou une chrysalide s’y trouve alors le doute n’est plus possible.

Les dégâts causés par les larves ne sont pas fatals à l’arbre mais ont tendance à l’affaiblir et il devient alors plus sensible et vulnérable aux attaques d’autres pathogènes qui eux peuvent s’avérer plus dommageables.

Identification de la mineuse

  • Adulte : Petit papillon brun de 3 à 5 mm avec des stries argentées sur les ailes.  
  • Larve : La chenille est très plate et mesure entre 0,5 mm et 5 mm en fonction de son stade de développement. 
  • Œufs : Minuscules oeufs regroupés le long des nervures foliaires à la surface des feuilles. 

Biologie de la mineuse du marronnier  

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : L’insecte s’attaque principalement au marronnier commun mais peut aussi se retrouver sur les espèces de marronniers ornementales. Les érables (Acer pseudoplatanus et Acer platanoides) peuvent parfois servir d’hôtes à la mineuse.
  • Cycle de vie : Les premières larves de cet insecte apparaissent au printemps quelques semaines après la ponte. Dès l’éclosion des œufs, la larve qui ne mesure qu’entre 0,5 et 5 mm, creuse une galerie dans la feuille et s’y nourrit du tissu foliaire d’où le nom français qu’on lui donne : la mineuse du marronnier.

    A la fin de son développement larvaire, la larve fabrique un cocon où s’y développe la chrysalide pour donner un adulte de couleur brun de 3 à 5 mm. Dans nos régions, on compte à peu près 3 générations par an. La dernière passe l’hiver dans les feuilles tombées au sol et donnent au printemps suivant les nouveaux adultes.

  • Facteurs favorables au développement de la mineuse : La dispersion de la mineuse est favorisée par le transport de matériel végétal contaminé. Les mauvaises conditions (pluie, gel, sécheresse) retardent le cycle de l’insecte mais ne le tue pas. 

Gestion intégrée de la mineuse du marronnier

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges . Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures générales

  •  Le maintien d’une biodiversité importante permettra d’encourager la présence de prédateurs. Une quinzaine de parasites sont connus mais le taux de parasitisme reste malgré tout plutôt faible. Les oiseaux et notamment les mésanges sont des prédateurs de la chenille ; ils seront attirés par des perchoirs et des abris en bois. 
  • Le ramassage et l’élimination (idéalement par le feu) des feuilles doit se faire dès la chute des premières feuilles et peut se poursuivre jusqu’au printemps, il est cependant conseillé de le faire le plus tôt possible afin d’éviter la dispersion des feuilles par le vent.
  • Il est possible d’utiliser des pièges à phéromones disponibles dans le commerce qui permettent de capturer et de surveiller la mineuse. Il faut les placer tôt dans la saison pour capturer la première génération et ainsi diminuer l’ampleur des générations suivantes. Il faut placer au moins un piège par arbre pour assurer une bonne capture. 

B. Traitements éventuels 

Des traitements chimiques existent mais le coût de leurs applications est assez élevé, surtout pour des arbres de grandes tailles. Une pulvérisation d’insecticide ne se justifie donc pas.

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en ravageurs et l’utilité d’un éventuel traitement.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Des avis sont émis par le Centre d’Essais Horticoles de Wallonie (C.E.H.W) en saison pour le suivi de ce ravageur. 

  • Revue de la Fédération Wallonne Horticole n°20 (2003), La mineuse du marronnier, Cameraria ohridella D.&D., nouveau ravageur en pépinière ornementale.

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)