Nématodes à galles en culture de pommes de terre
Meloïdogyne hapla, Meloïdogyne chitwoodi, Meloïdogyne fallax
Description
- Il existe trois espèces principales de nématodes à galles sous nos latitudes qui infectent les cultures de pommes de terre: Meloïdogyne hapla, Meloïdogyne chitwoodi et Meloïdogyne fallax. Ces deux dernières espèces infectent également les graminées, les rendant difficile à combattre.
Symptômes
- Les plantes présentent un nanisme avéré suite à l’infection par ces nématodes.
- Sur les racines, différentes galles peuvent être observées.
- Sur les tubercules, des boursouflures sont observables à la surface de l’épiderme.
- A terme, des taches rougeâtres peuvent apparaître à l’intérieur des tubercules.
Cycle de développement
- Les œufs survivent à la surface des racines sous forme d’amas gélatineux de couleur blanchâtre, puis brunâtre.
- Les deux premiers stades larvaires (J1 et J2) se développent à l’intérieur de l’œuf. Les larves J2 en sortent lorsque les conditions d’humidité et de température sont favorables. A ce stade, les larves sont capables d’infester les racines.
- Les nématodes s’insèrent ensuite entre les cellules des racines et en se nourrissant, provoquent un stimuli entrainant la formation de cellules géantes par la plante provoquant des boursoufflures et des galles. Celles-ci deviennent une source d’alimentation pour les nématodes. Les larves J2 évoluent en un 3ème et un 4ème stade larvaire inoffensif.
- Les adultes émergent ensuite et quittent les racines. La reproduction sexuée est peu fréquente et les mâles sont assez rares. La femelle est cependant capable de produire jusqu’à 1000 œufs.
- En fonction des conditions, plusieurs générations sont possibles chaque année.
Dégâts
- En culture de pommes de terre, les nématodes à galles entrainent une dépréciation des tubercules. Même si celle-ci n’est pas toujours visible sur l’épiderme, des nématodes peuvent être présents dans le tubercule. Les œufs peuvent encore éclore pendant le stockage provoquant l’apparition de dégâts par les larves.
Gestion intégrée des nématodes à galles en culture de pommes de terre
Aucun moyen de lutte curatif n’existe. La prophylaxie est la seule solution pour contenir une infection par les nématodes à galles.
Plants sains
L’utilisation de plants certifiés et sains est une mesure de bon sens, mais qui permet néanmoins de limiter la dispersion du ravageur sur les parcelles infectées.
Plantation précoce
Une plantation précoce limitera les dégâts de ces nématodes. En effet, les infections sont généralement observées en conditions chaudes d’arrière-saison.
Rotation des cultures
En cas de présence de nématodes, une à deux cultures de plantes non-hôtes (céréales) sont nécessaires pour diminuer leur nombre dans le sol.
Hygiène du matériel
Afin d’éviter une dissémination d’un champ à l’autre, le nettoyage des outils est primordial lors du passage d’un champ à un autre. Un rinçage à l’eau, idéalement additionné d’alcool ou de javel, est suffisant.
Gestion des adventices
Certaines adventices (amarante, chénopode, morelle, rumex…) sont hôtes de ces nématodes et permettent donc aux populations de se maintenir dans les parcelles. Une bonne gestion de ces adventices est nécessaire dans les zones à risque.
Plantes “pièges”
Les plantes « pièges » sensibles attirent les nématodes et seront détruites avant que le cycle de développement du nématode ne soit terminé. Un contrôle continu et rigoureux est nécessaire afin de détruire la plante avant que les œufs ne soient pondus à l’extérieur. Cette période dure environ 3 semaines en été. Cette technique est très risquée car si la plante ne peut être détruite à temps, le problème empirera. Les plantes remplissant ces critères sont la carotte, la laitue et le radis.
Les plantes « pièges » mauvais hôtes sont des plantes qui attirent les nématodes mais qui empêchent la réalisation complète du cycle de développement par un empoisonnement ou un manque d’éléments nécessaires au développement des nématodes. Les plantes remplissant ces critères sont l’ail, l’oignon, le poireau, le navet, la moutarde, le colza, le fenouil, la fraise et l’asperge.
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.