OÏdium de la betterave
Erysiphe betae
Symptômes
Les symptômes apparaissent dès juillet lorsque le temps est chaud.
Au début de l’attaque, des petites taches blanches en forme d’étoile apparaissent sur quelques betteraves isolées. Ces taches mesurent quelques millimètres, peuvent être visibles sur les deux faces.
Ces taches évoluent en un duvet blanc puis gris qui peut présenter des ponctuations noires, des périthèces, en fin de saison. Les feuilles touchées peuvent jaunir puis dépérir et se dessécher lors de fortes attaques.
Cycle de développement
Lorsque les conditions climatiques assurent une forte humidité, les spores germent et produisent le mycélium responsable des premiers symptômes. Ces spores assurent la dissémination du champignon à longue distance puisqu’elles peuvent parcourir plus de 500 kilomètres, emportées par le vent. Le mycélium va produire des conidies qui assureront la dissémination de la maladie au sein du champ. Lorsque l’infection progresse, des sphères noires peuvent apparaître sur le mycélium devenu gris, il s’agit des périthèces. Elles sont responsables de la conservation du champignon lors des périodes défavorables.
Facteurs favorables
Le cycle de développement de l’oïdium peut débuter lorsque le climat est relativement sec (30-40% d’humidité relative) mais peut être plus rapide si l’humidité augmente.
L’alternance de périodes chaudes et humides avec des périodes plus fraiches et sèches (rosée du matin) est un facteur favorable à la formation des conidies. La température optimale pour le développement du mycélium est de 20°C.
Des régions où le microclimat est humide, telles que des fond de vallée ou des cuvettes, présentent plus de risques d’apparition précoce de la maladie.
Les pluies freinent le développement de la maladie car les spores sont lessivées.
Dégâts
Le développement du mycélium réduit l’activité photosynthétique des feuilles. Si les symptômes sont importants, l’oïdium peut causer une diminution de 10 à 15 % de rendement en masse de racines et de 0,5 à 1% en richesse en sucre.
Gestion intégrée de l’oïdium en culture de betteraves
Préparer le semis
- Un labour profond en automne permet d’enfouir les résidus de culture et de diminuer l’inoculum primaire l’année suivante.
- La rotation sur trois années est conseillée.
- Il existe des différences significatives dans la résistance variétale (suivre également ce lien) face à cette maladie, le choix de la variété est donc important lors de l’achat des semences.
En cours de saison
- Les fumures azotées doivent être raisonnées car un surdéveloppement du feuillage n’est pas souhaitable.
- L’application d’engrais binaires phosphate-potasse est recommandée pour maintenir la vigueur des plantes et limiter le risque de maladie.
- L’irrigation permet de limiter le stress des plantes lors des périodes de sècheresse et donc de limiter la sensibilité aux maladies. Néanmoins, l’humectation du feuillage en soirée ou pendant la nuit n’est pas souhaitable étant donné que les conditions de développement du champignon en seraient favorisées. L’arrosage au pied est donc préférable.
Seuil de traitement
Les avertissements de l’IRBAB émis durant la saison culturale peuvent aider à suveiller l’évolution des populations et à optimiser les traitements éventuels.
Le seuil préconisé par l’IRBAB pour un traitement chimique est de 15% des feuilles touchées avant le 20/08 et 30% des feuilles touchées après le 20/08. Pour évaluer le pourcentage de feuilles atteintes, 100 feuilles doivent prélevée sur les plantes différentes. Il est important d’éviter les jeunes feuilles, les feuilles flétries et les feuilles à la base du bouquet. Il est également préférable de prélever toutes les feuilles avant de les observer.
Traitements éventuels
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.