RETOUR

OÏdium | Betterave

Erysiphe betae

Symptômes et dégâts

Sur les parties aériennes 

  • Les symptômes apparaissent dès juillet lorsque le temps est chaud.
  • Au début de l’attaque, des petites taches blanches en forme d’étoile apparaissent sur quelques betteraves isolées. Ces taches mesurent quelques millimètres et peuvent être visibles sur les deux faces.
  • Les taches évoluent en un duvet blanc puis gris qui peut présenter des ponctuations noires, des périthèces, en fin de saison.
  • Les feuilles touchées peuvent jaunir puis dépérir et se dessécher lors de fortes attaques.

Le développement du mycélium réduit l’activité photosynthétique des feuilles. Si les symptômes sont importants, l’oïdium peut causer une diminution de 10 à 15 % de rendement en masse de racines et de 0,5 à 1% en richesse en sucre.

Biologie de Erysiphe betae

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Les bettes, les betteraves sucrières, fourragères et potagères sont sensibles à l’oïdium, ainsi que les adventices de la même famille (chénopodes, amarantes...).
  • Facteurs favorables au développement de l’oïdium de la betterave : Le cycle de développement de l’oïdium peut débuter lorsque le climat est relativement sec (30-40% d’humidité relative) mais peut être plus rapide si l’humidité augmente. L’alternance de périodes chaudes et humides avec des périodes plus fraiches et sèches (rosée du matin) est un facteur favorable à la formation des conidies. La température optimale pour le développement du mycélium est de 20°C. Des régions où le microclimat est humide, telles que des fonds de vallée ou des cuvettes, présentent plus de risques d’apparition précoce de la maladie. Les pluies freinent le développement de la maladie car les spores sont lessivées.
  • Cycle de vie : Lorsque les conditions climatiques assurent une forte humidité, les spores germent et produisent le mycélium responsable des premiers symptômes. Ces spores assurent la dissémination du champignon à longue distance puisqu’elles peuvent parcourir plus de 500 kilomètres, emportées par le vent. Le mycélium va produire des conidies qui assureront la dissémination de la maladie au sein du champ. Lorsque l’infection progresse, des sphères noires peuvent apparaître sur le mycélium devenu gris, il s’agit des périthèces. Elles sont responsables de la conservation du champignon lors des périodes défavorables.

Gestion intégrée de l’oïdium en culture de betteraves

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).

 

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  • Rotation : Allonger la rotation à minimum 3 ans (obligation de niveau 2) permet de limiter la présence d’inoculum.
  • Choix variétal : Certaines variétés sont plus sensibles que d’autres face aux maladies, dont l’oïdium. Le choix de la variété (à retrouver sur le site de l’IRBAB) en fonction de l’historique de la parcelle est primordial.

B. Avant la plantation 

  • Gestion des déchets : Un labour profond en automne permet d’enfouir les résidus de culture et de diminuer l’inoculum primaire l’année suivante.

C. En cours de végétation

  • Les fumures azotées doivent être raisonnées car un surdéveloppement du feuillage n’est pas souhaitable.
  • L’application d’engrais binaires phosphate-potasse est recommandée pour maintenir la vigueur des plantes et limiter le risque de maladie.
  • L’irrigation permet de limiter le stress des plantes lors des périodes de sècheresse et donc de limiter la sensibilité aux maladies. Néanmoins, l’humectation du feuillage en soirée ou pendant la nuit n’est pas souhaitable étant donné que les conditions de développement du champignon en seraient favorisées. L’arrosage au pied est donc préférable.

D. Traitements éventuels

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.

Seuil d’intervention

Les avertissements de l’IRBAB émis durant la saison culturale peuvent aider à suveiller l’évolution des populations et à optimiser les traitements éventuels.

Le seuil préconisé par l’IRBAB pour un traitement chimique est de 15% des feuilles touchées avant le 20/08 et 30% des feuilles touchées après le 20/08. Pour évaluer le pourcentage de feuilles atteintes, 50 feuilles doivent prélevée sur les plantes différentes. Pour observer les symptômes d’oïdium, il faut idéalement que les feuilles soient sèches. Il est important d’éviter les jeunes feuilles, les feuilles flétries et les feuilles à la base du bouquet. Il est également préférable de prélever toutes les feuilles avant de les observer.

Avertissements

Les avertissements de l’IRBAB émis durant la saison culturale peuvent aider à suveiller l’évolution des populations et à optimiser les traitements éventuels.

Traitements 

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Sur le site internet de l’IRBAB (Institut Royal Belge pour l'Amélioration de la Betterave asbl), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.

Voici une carte des champs d’observation actualisée régulièrement selon les données transmises du terrain en 2024.

  • IRBAB, SPW, (2024), Fongi Memo 2024.
  • ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, p 190.
  • Compendium of beet diseases and pests (Second Edition), (2009).

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)