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Oïdium du froment

Blumeria graminis

 

Symptômes

La maladie se développe le plus souvent entre les stades fin tallage et 2 nœuds mais est susceptible d’apparaitre dès le stade 3 feuilles. La dissémination par le vent induit une répartition homogène des symptômes dans le champ.

Les feuilles les plus basses sont d’abord touchées. Sur les gaines et les limbes, le développement du champignon est rapide, même à basse température (5°C). Un duvet blanc cotonneux apparaît principalement sur la face supérieure des feuilles. Au fil du temps, le feutrage prend une teinte brune ou grise et des ponctuations noires peuvent apparaître. 
Après une pluie, les traces de l’attaque restent visibles sous forme de taches chlorotiques.

 

Cycle de développement

Sur les organes contaminés, un mycélium blanc superficiel se développe et va donner des conidiophores qui produisent des chaînes de conidies. C’est sous forme de conidies que la propagation du champignon se fait principalement. Le mycélium peut également produire des cleistothèces. Ces dernières permettent aussi la dissémination de la maladie, mais leur rôle principal est d’assurer la survie du champignon sur les résidus de culture et les graminées sauvages notamment lors conditions défavorables (ex. hiver). Lors d’un retour à des conditions plus propices au champignon, les ascospores produites dans les cléistothèces sont dispersées par le vent et peuvent infecter à nouveau. Ces spores forment une source d’infection pour les repousses de céréales (sauvages) ou les semis d’automne et de printemps.

 

Facteurs favorables

  • Alternance de périodes humides et sèches : la sporulation des conidies, leur dissémination puis leur germination nécessitent l’absence d’eau libre. 
  • Humidité relative optimale entre 85 et 100 %
    • Les microclimats humides induits par une forte densité de population, une forte fertilisation azotée ou par des caractéristiques de la parcelle (fond de vallée, sol profond, parcelle abritée du vent) sont donc favorisants.
  • Températures comprises entre 15 et 22 °C.
  • Sensibilité variétale. 
 

Plantes-hôtes

De nombreuses graminées peuvent être infectées par Blumeria graminis cependant la forme d’oïdium du blé est spécifique au blé.
 

Dégâts

Cette maladie est moins fréquente ces dernières années et peu dommageable. Elle devient grave si elle s'installe sur les épis entre l'épiaison et la récolte où elle entraîne alors une réduction du nombre d'épis et de grains par épi. Il est aussi possible d'observer une perte de poids des grains. 

 

Gestion intégrée de l’oïdium en culture de froment

Seuils  d’intervention

La maladie peut apparaitre tout au long de l’année. Il faut cependant faire particulièrement attention lorsque les dernières feuilles, responsables du remplissage du grain, sont développées.

  • Cette maladie est parfois présente dès l’automne dans certaines parcelles. Aucun traitement n’est nécessaire avant le printemps.
  • Ne pas intervenir, quelle que soit la sensibilité variétale, si le feutrage blanc n’est présent qu’à la base des tiges et avant que les dernières feuilles ne soient atteintes.

Observation des feuilles supérieures de 20 plantes à partir du stade épi 1 cm (BBCH 30) :

  • Variétés sensibles : plus de 20 % des 3èmes, 2èmes ou 1ères feuilles déployées sont atteintes* (4 feuilles sur 20). 
  • Autres variétés : plus de 50 % des 3èmes, 2èmes ou 1ères feuilles déployées sont atteintes* (10 feuilles sur 20). 
  • Si les feuilles présentent des feutrages blancs sur plus de 15% de leur surface,  il est alors trop tard pour contrôler efficacement l’oïdium  qui est trop développé.

*Une feuille est considérée comme atteinte, lorsque le feutrage blanc couvre plus de 5 % de la surface. 

Contrôle

  • Importance du choix variétal
    • Ce lien présente les différentes variétés de froment recommandées pour 2018.
    • Retrouvez également ici des fiches relatives à chaque variété de froment confirmées et nouvelles en Belgique.
  • Densité de semis raisonnée
  • Eviter les excès d’azote et fractionnement des apports
  • Efficacité des matières actives :
    • Cyflufenamide ≈ metrafenone ≥ fenpropidine ≈  fenpropimorphe ≈ spiroxamine ≈ quinoxyfen
       

Schéma de traitement

Comment choisir un schéma de traitement optimal ?

  • Connaitre le comportement de la variété choisie ;
  • Vérifier la pression effective des maladies dans chaque parcelle via des observations en champ ;
  • S’informer sur les pratiques les plus efficaces pour la construction de son programme ;
  • Suivre la pression régionale de maladies via des avis et avertissements tels que ceux du CePiCOP. Ce dernier propose des avertissements hebdomadaires en céréales en période critique, rend compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseille l’agriculteur dans son choix d’itinéraire phytotechnique.

Des information complémentaires concernant l'oïdium du froment peuvent être trouvées en cliquant sur le lien du Livre Blanc des Céréales.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites du Livre Blanc des Céréales ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.