Oïdium | Epeautre
Blumeria graminis f. sp. tritici
Symptômes et dégâts
La maladie se développe le plus souvent entre les stades fin tallage et 2 nœuds mais est susceptible d’apparaitre dès le stade 3 feuilles. La dissémination par le vent induit une répartition homogène des symptômes dans le champ.
Sur les parties aériennes
- Les feuilles les plus basses sont d’abord touchées. Sur les gaines et les limbes, le développement du champignon est rapide, même à basse température (5°C).
- Un duvet blanc cotonneux apparaît principalement sur la face supérieure des feuilles.
- Au fil du temps, le feutrage prend une teinte brune ou grise et des ponctuations noires peuvent apparaître.
- Après une pluie, les traces de l’attaque restent visibles sous forme de taches chlorotiques.
- Les épis peuvent également être touchés et on observe également le développement d’un duvet blanchâtre qui évolue avec le temps et qui peut présenter des ponctuations noires.
La maladie devient grave si elle s'installe sur les épis entre l'épiaison et la récolte, où elle entraîne alors une réduction du nombre d'épis et de grains par épi. Il est aussi possible d'observer une perte de poids des grains.
Biologie de l’oïdium en épeautre
- Plantes hôtes :De nombreuses graminées peuvent être infectées par Blumeria graminis cependant la forme d’oïdium du blé (Blumeria graminis f. sp. tritici) est spécifique au blé et à l’épeautre.
- Cycle de vie : Sur les organes contaminés, un mycélium blanc superficiel se développe et va donner des conidiophores qui produisent des chaînes de conidies (structure de reproduction asexuée). C’est sous forme de conidies que la propagation du champignon se fait principalement. Le mycélium peut également produire des cleistothèces (structure de reproductiion sexuée). Ces dernières permettent aussi la dissémination de la maladie, mais leur rôle principal est d’assurer la survie du champignon sur les résidus de culture et les graminées sauvages notamment lors de conditions défavorables, en hiver par exemple. Lors d’un retour à des conditions plus propices au champignon, les ascospores produites dans les cléistothèces sont dispersées par le vent et peuvent infecter à nouveau. Ces spores forment une source d’infection pour les repousses de céréales (sauvages) ou les semis d’automne et de printemps.
- Facteurs favorables au développement de l’oïdium : La sporulation des conidies, leur dissémination puis leur germination nécessitent l’absence d’eau libre. Une humidité relative élevée (optimum entre 85 et 100 %) et des températures comprises entre 15 et 22 °C sont également largement favorables au pathogène.Les microclimats humides induits par une forte densité de population, une forte fertilisation azotée ou par des caractéristiques de la parcelle (fond de vallée, sol profond, parcelle abritée du vent) facilitent l’infection. Finalement, l’oïdium apprécie l’alternance de périodes humides et sèches.
Gestion intégrée de l’oïdium en culture d’épeautre
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges. Integreted pest management (IPM).
A. Mesures agronomiques préalables à la culture
- Rotation : Afin d’éviter le développement de la maladie, il est nécessaire de pratiquer des rotations. Durant cette période, la destruction des résidus de culture, des repousses et des adventices est importante. En Wallonie, pour les céréales, un maximum de deux cultures de céréales peut se succéder sur trois années.
- Choix variétal : Le choix de la variété est un excellent moyen de lutte contre la maladie. En effet, il existe de grandes différences de sensibilité entre les variétés. Ces informations sont présentées dans le Livre Blanc des Céréales.
- Gestion des intrants : La surfertilisation doit être évitée car elle induit un couvert végétal dense qui crée un microclimat favorable à la maladie. Il est conseillé de fractionner les apports azotés.
- Gestion des adventices : Le désherbage des repousses et des adventices permet de limiter la conservation de l’inoculum au sein de la parcelle.
- Les semis ne doivent pas être trop denses pour ne pas favoriser l’humidité dans la parcelle.
B. En cours de végétation.
- Traiter la parcelle avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”).
C. Traitements éventuels
Avertissements
Il est aussi indispensable de se référer aux avis du CePiCOP émis en saison, rendant compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillant l’agriculteur dans ses choix d’itinéraires phytotechniques.
Traitements
Cette maladie est parfois présente dès l’automne dans certaines parcelles. Aucun traitement n’est nécessaire avant le printemps.
Ne pas intervenir, quelle que soit la sensibilité variétale, si le feutrage blanc n’est présent qu’à la base des tiges et avant que les dernières feuilles ne soient atteintes.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Pour aller plus loin | Sources
- Centre de Michamps ASBL (2020). La culture raisonnée de l’épeautre. https://centredemichamps.be/wp-content/uploads/2020/02/20_02_10_Culture_raisonnee_de_l_epeautre.pdf
- B. Dumont, Henriet, F. (2024). Le livre blanc des céréales. Gembloux.
Le CePiCOP transmet également des informations pertinentes sur la fertilisation, le désherbage, ect dans ses avertissements en saison.
Légende:
: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)
: Fréquence du symptôme
: Integreted pest management (Lutte intégrée)