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Pourridié sur taxus

Phytophthora cinnamomi

 

Il s’agit d’une des maladies les plus importantes sur arbres et arbustes d’ornement mais elle touche principalement les conifères (Cupressacées, Thuja occidentalis, cryptoméria, Juniperus conferta, Cupressus, Pinus radiata, Cedrus deodora, Taxus baccata, Taxus cupidata et Abies) et les Ericacées (rhododendron, azalée, bruyère, etc.).  

Symptômes

P. cinnamomi est un agent pathogène du sol et s’attaque donc aux racines. Il provoque un dessèchement du feuillage, la pourriture du collet et des racines ainsi qu’un dépérissement généralisé de la plante infectée. Les symptômes apparaissent d’abord aux extrémités de la plante et s’étendent ensuite.  
Sur Taxus sp., les symptômes débutent par un éclaircissement des aiguilles qui jaunissement et progressivement tournent au brun-rouge complet donnant à la plante l’aspect dépéri caractéristique d’un problème racinaire et/ou vasculaire (photo 1). Une analyse du système racinaire par nettoyage permet de constater le faible développement de celui-ci ainsi que l’absence de jeunes radicelles, témoins du manque de vigueur des plantes. Le collet et les racines sont envahis d’une pourriture associée généralement à une réduction de ce système radiculaire.
En conditions favorables, les sujets atteints peuvent dépérir très rapidement.
Le champignon se conserve dans le sol et dans les plantes malades. La dissémination est assurée par l’eau (pluies, arrosages fréquents) et l’homme (terre contaminée adhérant aux souliers, vente de sujets infectés). Une humidité persistante du sol ainsi que des températures proches de 16°C à 17°C contribuent au développement du champignon. Les arrosages fréquents et les systèmes d’irrigation par « goutte à goutte » favorisent fortement le développement de l’agent pathogène.
Comme beaucoup de pathogène du sol, l’eau est indispensable au déplacement des spores du champignon. L’excès d’eau et les sols lourds (argileux) sont donc très favorables au champignon ; l’eau intervient aussi au niveau de la sensibilité des tissus de la plante. Si le champignon est présent dans les racines d’un arbre, il peut contaminer les arbres voisins en se déplaçant par l’intermédiaire de l’eau du sol.

Moyens de lutte

La seule lutte possible contre le Phytophthora sp. est préventive : lorsque la plante dépérit, il est trop tard : arracher et brûler ! Néanmoins, lors de la plantation d’une espèce sensible, en remplacement d’un arbre atteint de Phytophthora, il est conseillé de :

  • Choisir des plants sains afin d’éviter l’introduction du champignon dans une parcelle ;
  • Lutter contre l’humidité excessive du sol. Dans le cas d’un sol trop argileux, mélanger au substrat un terre plus légère afin de faciliter le drainage. Les zoospores de P. cinnamomi se mouvant grâce à l’eau du sol, il est recommandé de bien drainé le substrat de la plante. 
  • Eviter les blessures au niveau du collet et du système racinaire ;
  • Retirer et éliminer le maximum de racines et de matières organiques en décomposition. P. cinnamomi peut survivre de longues années dans le sol sous forme de chlamydospore. C’est pourquoi il est conseillé d’éliminer rapidement l’intégralité du matériel infecté. Evacuer les arbres atteints ;
  • Eviter de replanter des espèces sensibles.