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Puceron du chèvrefeuille

Hyadaphis tataricae

 

Symptômes

Ce ravageur du chèvrefeuille est presque cosmopolite et est largement répandu en Europe. Les colonies de pucerons se développent sur la face inférieure des feuilles du chèvrefeuille, son hôte primaire, à partir du début du printemps. Les formes ailées apparaissent plus tard et migrent au cours de l’été vers les Apiacées, en particulier Conium maculatum (ciguë), tandis que les colonies établies sur chèvrefeuille disparaissent. Le retour sur l’hôte primaire a lieu à l’automne.

En cas d’infestations, la croissance des pousses et le développement des fleurs sont affectés. Les pucerons provoquent des dégâts bien souvent plus esthétiques que directement dangereux pour la vie de la plante en elle-même. Cependant, en cas de forte attaque, l'affaiblissement provoqué peut favoriser le développement d’autres maladies ou rendre la plante plus sensible aux conditions environnementales comme la sècheresse. En outre, en se nourrissant, les pucerons produisent un miellat sucré qui rend les feuilles collantes et attire d'autres insectes. Ce miellat peut être colonisé par un champignon noirâtre appelé fumagine pouvant recouvrir les feuilles leur donnant un aspect terne et poisseux. Le blocage de la photosynthèse résultant du recouvrement des feuilles participe à l'affaiblissement de la plante.

Moyens de lutte 

En termes de lutte, il est préférable de privilégier la lutte préventive. Dans les mesures prophylactiques participant au contrôle, les principales sont celles-ci :

  • Nourrir la plante de manière optimale pour qu’elle ait une bonne croissance sans que cela soit excessif. En effet, les pucerons préfèrent les tissus jeunes. Il faut donc éviter d’avoir trop de jeunes feuilles au même moment.
  • Brûler les parties de taille fortement infectées, ainsi que dans la mesure du possible, les débris au le sol.
  • Limiter la présence de fourmis qui protègent les colonies de pucerons, par exemple par l'apposition de bandes de glu à la base du tronc. A noter que les fourmis sont attirées par le miellat des pucerons.
  • Favoriser la présence d'insectes prédateurs (refuges « naturels », limiter l'application d'insecticides dans le jardin, etc.) et des oiseaux (nichoirs).

En saison, il est important de commencer la lutte dès l’apparition des premiers individus, sans attendre que les plantes ne soient complètement infectées ! Deux possibilités de traitement s'offrent à vous : des traitements biologiques ou avec des pesticides de synthèse. La liste des produits se trouvant sur le marché à l’usage amateur et professionnel peut être trouvée sur phytoweb. Les traitements biologiques incluent l'huile de colza, les sels potassiques d'acides gras (savon noir), l'huile de paraffine et la pyréthrine mais aussi d'autres stratégies comme l'introduction de coccinelles (biobest, koppert, etc.) pour les pucerons. Les autres pesticides doivent être autorisés pour un usage amateur/professionnel sur plantes ornementales en plein air. Afin de limiter l'apparition de résistances aux insecticides et d'obtenir de meilleurs résultats, nous vous conseillons vivement de varier les matières actives utilisées.

Notons que l'utilisation d’insecticide large spectre, en plus du danger pour la santé et l'environnement, défavorise également l'implantation d’auxiliaires (insectes prédateurs naturels des pucerons) qui permettent, lorsqu'ils sont assez nombreux, de réguler naturellement les populations de pucerons. Elle est également incompatible avec les lâchés de coccinelles.

Dans le cas des pucerons, ils passent l'hiver sous forme d’œufs et de larves sur les rameaux et dans les chancres et éclosent en avril. Afin de réduire les populations pour l'année suivante, nous vous conseillons donc d'effectuer un traitement d'hiver et/ou fin d'hiver (par exemple avec une huile de colza, des sels potassiques d'acides gras ou de l'huile de paraffine) afin de réduire le potentiel de reconstruction de la population au printemps.

Il n’y a pas de technique « miracle » pour éradiquer l’intégralité de ce type de ravageurs, ceux-ci ayant un potentiel reproductif énorme en saison. Nous vous conseillons d’employer un maximum de méthodes prophylactiques simultanément et d’effectuer des traitements ponctuels lorsque la situation l’impose.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !