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Rhizoctone brun | Betterave

Rhizoctonia solani

Symptômes et dégâts 

Sur les parties aériennes 

  • En début de saison, une fonte de semis est observable si l’infection est précoce.
  • Les autres symptômes apparaissent dès juin et se développent en foyers, le long des lignes de semis.
  • Le feuillage des plantes atteintes jaunit et flétrit puis se nécrose partiellement ou totalement si la racine est détruite. 

Sur les racines

  • La racine présente une pourriture sèche sombre, brune ou noire, qui peut être plus ou moins profonde.
  • La betterave se décompose entièrement en une masse humide et pourrie.

Si l’attaque est précoce, la culture peut être sévèrement impactée et les dégâts seront très importants. Lors d’infections plus tardives, les rendements peuvent être très variables et induire des pertes de 40% de production. La richesse en sucre peut également diminuer alors que la teneur en impureté augmente. La tare terre augmente car la terre reste collée à la racine à cause du mycélium. Enfin, le stockage est rendu plus difficile à cause des pourritures.

Confusion possible

  • Carence en bore : « cœur noir » du collet, stries brunes sur limbe, pourriture sèche sur racine.
  • Rhizoctone violet : les symptômes apparaissent plus tardivement.

Biologie de Rhizoctonia solani

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Rhizoctonia solani est un champignon qui s’attaque à un très grand nombre de plantes cultivées et d’adventices. Il existe plusieurs souches du champignon qui peuvent s’attaquer à différents groupes de plantes, ce qui rend sa gestion très complexe. Parmi les plantes hôtes d’importance, on retrouve : maïs, betterave, haricot, carotte, soja, colza, épinard, luzerne, pois, tomate, laitue, féverole, sarrasin, tournesol, ray-grass, pissenlit, chiendent, chénopode, épilobe
  • Facteurs favorables au développement du rhizoctone brun de la betterave : La chaleur, l'humidité et les sols compactés et mal drainés qui gardent de l’eau stagnante favorisent le développement de la maladie. Un sol en excès d'azote ou à faible pH en surface accroit le risque d’attaque. La présence de résidus de culture sur la semelle de labour est également un facteur favorable pour la maladie. Une rotation courte ou avec d’autres cultures hôtes peut accroitre les risques. Finalement, les semis tardifs sont plus souvent infectés que les semis plus précoces.
  • Cycle de vie : Ce sont les végétaux qui constituent la source de contamination majeure car le champignon ne produit pas de spores asexuées pour assurer sa dissémination. Le champignon se conserve dans le sol pendant de nombreuses années sous forme de sclérotes. En présence d’exsudats racinaires, ils produisent des filaments mycéliens qui peuvent coloniser les racines et provoquer leur pourriture.

Gestion intégrée du rhizoctone brun en culture de betteraves

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  • Rotation : Il est impératif d’éviter les rotations courtes ou celles qui incluent d’autres cultures hôtes (maïs, pomme de terre, …) qui maintiennent le champignon dans les sols. Allonger la rotation à minimum 3 ans (obligation de niveau 2) permet de limiter la présence d’inoculum.
  • Choix variétal : Certaines variétés sont tolérantes au rhizoctone brun. Il est conseillé de se renseigner dans le catalogue belge des variétés auprès de l’IRBAB pour sélectionner une variété adéquate. Il faut néamoins faire attention au rendement financier qui est inférieur par rapport aux variétés résistantes à la rhizomanie, à la plus faible résistance à la montée en graine (ne pas semer trop tôt) et au pouvoir germinatif plus faible.

B. Avant la plantation 

  • Il est également conseillé de maintenir une bonne structure du sol afin de diminuer les risques d’infection. 
  • Détruire les repousses et les adventices hôtes afin de limiter la présence du champignon dans la parcelle.

C. En cours de végétation 

  • Il faut éviter toute situation de carence ou d’excès de fertilisation.

D. A la récolte

  • Récolter précocement et limiter autant que possible la durée de conservation en silo si la situation est à risque.
  • Une betterave infectée ne transmet pas la maladie à une betterave saine, mais une betterave faiblement touchée, présentant peu de symptômes, va pourrir entièrement lors du stockage. Ecarter les betteraves touchées qui finiront pas pourrir. 

E. Traitements éventuels

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Sur le site internet de l’IRBAB (Institut Royal Belge pour l'Amélioration de la Betterave asbl), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.

 

  • IRBAB (Consulté le 18 mars 2025). https://www.irbab-kbivb.be/fr/ 
  • ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, p 190.
  • Compendium of beet diseases and pests (Second Edition), (2009).

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)