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Rhizoctone | Gazon

Rhizoctonia spp.

Symptômes et dégâts 

Sur les parties aériennes 

  • Sur le gazon, on observe des taches plus ou moins circulaires de 5 à 10 cm en moyenne. Avec l’évolution des symptômes, celles-ci peuvent cependant atteindre un mètre. Ces taches ont une coloration jaune paille à brun rougeâtre. 
  • Flétrissement puis jaunissement des plantes atteintes, le système racinaire est atrophié et présente des colorations brunes
  • Sur jeunes gazons, le pathogène provoque des fontes de semis.

Confusions possibles 

Les différents pathogènes du gazon peuvent causer des symptômes assez similaires. N'hésitez pas à contacter la Clinique des Plantes pour des analyses plus approfondies. 

Biologie de Rhizoctonia spp.

 

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Les hôtes les plus sensibles sont l’agrostis, le paturin annuel et le ray-gras anglais mais toutes les graminées sont sensibles. 
  • Facteurs favorables au développement du rhizoctone : Une forte humidité et des températures entre 20 et 30°C pendant plusieurs jours consécutifs sont en général favorables au développement du pthogène. Mais les conditions idéales varient en fonction de l’espèce de Rhizoctonia en présence. 
  • Cycle de vie : Le champignon, Rhizoctonia spp. survit soit sous forme de structures de survie très résistantes dans le sol, les sclérotes, soit sous forme de mycélium sur les débris de feuilles mortes. Lorsque les conditions sont favorables, ces structures infectent les tissus des racines.

Gestion intégrée du rhizoctone en gazon

​ Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures générales

La vivacité du gazon est un facteur important pour éviter les infections. Si le gazon est en bonne santé et fortifié, les champignons et autres pathogènes auront plus de difficultés à causer des dégâts. 
Pour rendre votre gazon moins sensible, plusieurs solutions sont possibles :

  • Éviter l’excès d’azote ainsi que les sols trop alcalins, veillez donc à ne pas trop chauler. Une abondance d’azote facilement disponible amplifie la fréquence et la gravité de la maladie. Il est donc important d’appliquer une fertilisation adéquate sans trop d’azote mais avec une bonne quantité de phosphore et de potassium pour aider la plante à résister au pathogène. Il est également conseillé d’éviter les apports d’azote trop tardifs.  
  • Deux fertilisations sont recommandées, une en mars pour stimuler la reprise de croissance du gazon et une en automne (mi-septembre) pour booster la croissance des racines. Attention cependant à ne pas trop fertiliser et à bien répartir les engrais au risque de brûler la pelouse. 
  • L’emploi de variétés moins sensibles aux champignons peut être envisagée pour limiter les attaques.  
  • Favoriser la diversité des espèces végétales constituant la pelouse est également une méthode de lutte durable.

B. En cours de végétation

  • Scarifier la pelouse pour éviter l’asphyxie.
  • Arroser si possible en condition de sécheresse : tôt le matin avec un faible jet pour éviter le ruissellement de l’eau et idéalement une fois par semaine
  • Enlever le gazon mort en automne, renouveler le sol et semer à nouveau au niveau des taches.

C. Lors de la tonte

  • Ne pas tondre lorsque l’herbe est encore mouillée, Rhizoctonia spp ont en effet besoin d’eau pour se propager. 

D. Traitements éventuels

En termes de lutte chimique, des produits fongicides existent mais ne sont disponibles que pour un usage professionnel. Néanmoins, la lutte contre Rhizoctonia est rarement satisfaisante à 100 % et certaines résistances au fongicide ont déjà été observées.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

  • Alain Dehaye (1991), Les maladies cryptogamiques du gazon, biologie et contrôle. 127p.

Légende: 

​: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

​ : Fréquence du symptôme

​ : Integreted pest management (Lutte intégrée)