Rouille de la betterave
Uromyces betae
Symptômes
A partir de juillet, des petites pustules brunes, oranges ou rouges peuvent apparaître sur les deux faces des feuilles. Elles sont souvent entourées d’un halo jaunâtre.
Les pustules libèrent une poudre rousse qui constitue les spores du champignon.
Lorsque la maladie progresse, les pustules peuvent couvrir l’entièreté de la feuille et provoquer son dessèchement.
Cycle de développement
Au printemps, les premières infections aboutissent à la formation d’écidiospores qui vont contaminer le feuillage proche. Elles sont disséminées par le vent et la pluie et germent en produisant un mycélium. Celui-ci va pénétrer dans les feuilles par les stomates. Cette infection est suivie par la libération des urédospores orangées, caractéristiques de la maladie, qui percent l’épiderme et provoquent l’apparition des pustules rousses. Ces spores sont ensuite disséminées par le vent ou la pluie et provoquent de nouvelles infections. Une nouvelle phase de sporulation peut se produire 15 jours plus tard, l’évolution de la maladie peut donc être rapide.
En fin de saison, les téleutospores sont formées. Celles-ci permettent au champignon de survivre d’une année à l’autre. Les urédospores peuvent également survivre jusqu’à deux ans sur les résidus de culture.
Facteurs favorables
- Sensibilité variétale
- Excès d’azote
- Le développement du champignon est favorisé par des températures fraiches (15-22°C) pendant de longues périodes d’humidité.
Dégâts
Les dégâts causés par cette maladie sont relativement faibles car la maladie apparaît souvent tard dans la saison. Néanmoins, dans les cas d’attaques très sévères et très précoces, les rendements peuvent diminuer de 5-10% en masse de racine.
Plantes-hôtes
Limité aux espèces du genre Beta
Gestion intégrée de la rouille en culture de betteraves
Préparer le semis
- Un labour profond en automne permet d’enfouir les résidus de culture et de diminuer l’inoculum primaire l’année suivante.
- Une rotation de 3 ans est conseillée.
- Il existe des différences significatives dans la résistance variétale face à cette maladie, le choix de la variété (suivre également ce lien) est donc primordial.
En cours de saison
- Les fumures azotées doivent être raisonnées car un surdéveloppement du feuillage est déconseillé.
- L’humidité du feuillage est à éviter car il s’agit de conditions idéales pour le développement du pathogène.
- L’irrigation par aspersion doit être évitée, l’arrosage au pied est préférable.
Seuil de traitement
En cas de traitement chimique, il est conseillé de suivre les avertissements de l’IRBAB pendant la saison culturale.
Le seuil préconisé par l’IRBAB pour un traitement chimique est de 15% des feuilles touchées avant le 20/08 et 30% des feuilles touchées après le 20/08. Pour évaluer le pourcentage de feuilles atteintes, 100 feuilles doivent prélevée sur les plantes différentes. Il est important d’éviter les jeunes feuilles, les feuilles flétries et les feuilles à la base du bouquet. Il est également préférable de prélever toutes les feuilles avant de les observer.
Une liste des produits phytosanitaires autorisés est disponible sur le site de l‘IRBAB : fongicides foliraires et autres fongicides.
Pensez à consulter le site Phytoweb pour toutes les informations concernant les produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Cahier des charges du Gouvernement wallon
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.