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Rouille jaune | Froment

Puccinia striiformis f. sp. tritici

Symptômes et dégâts

La rouille jaune apparaît en général en cours de montaison, généralement entre le stade 1er nœud (stade 31) et le stade dernière feuille (stade 39), plus rarement au stade tallage. 

En champ, les premières pustules apparaissent sur quelques plantes dans la parcelle et sont localisées sur les étages foliaires inférieurs. Les foyers se développent sur de petites surfaces jaunâtres nettement délimitées. Lorsque le climat est favorable, ces foyers peuvent se développer et contaminer toute la parcelle. 

Sur les parties aériennes 

  • Sur les feuilles, des pustules poudreuses et allongées de petite taille (0,3 à 1 mm) apparaissent sur les faces supérieures. Elles sont jaunes ou oranges et sont alignées entre les nervures donnant un aspect strié à la feuille.

  • Dans les stades plus avancés (en fin de saison), les pustules jaunes sont remplacées par des pustules noires.

  • Sur les épis, il est parfois possible d’observer des spores sur les grains et sur la face antérieure des glumelles en soulevant les glumes.

La rouille jaune est l’une des maladies foliaires les plus nuisibles en froment. Les pertes peuvent monter jusqu’à 70% du rendement.

Confusions possibles 

La confusion est possible avec la rouille brune, mais celle-ci se développe de manière homogène dans le champ et les pustules sont dispersées sur les feuilles.

Biologie de Puccinia striiformis f. sp. tritici en froment

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Triticale, orge, seigle, repousses de céréales ou culture à semis précoce. Certaines espèces des genres Mahonia et Berberis sont les hôtes alternes.
  • Facteurs favorables au développement de la rouille jaune : Un hiver doux ainsi qu’un printemps frais et humide avec des températures moyennes modérées (10 à 15 °C), (optimum 10 à 13 °C) et une humidité relative de 100 % favorisent le champignon. L’excès d’azote ou un mauvais fractionnement sont aussi à éviter, tout comme la présence de repousses ou d’adventices hôtes. Les attaques sont aussi plus importantes lorsque les variétés sont sensibles.
  • Cycle de vie : La rouille jaune survit en hiver sous forme de mycélium ou de spores présents sur les repousses de céréales ou sur les cultures semées tôt à l’automne. Autour de mars-avril, le champignon commence à se développer et produit des urédospores disséminées par le vent. Ces spores infectent les feuilles des nouvelles cultures et induisent la formation des pustules jaunes caractéristiques de la maladie. Celles-ci forment de nouvelles urédospores qui sont propagées par le vent et provoquent des infections secondaires. Plusieurs cycles peuvent donc se succéder au printemps et donner lieu à des épidémies importantes en foyers. En fin de saison, des téleutospores (structures de reproduction sexuées) se forment sur les feuilles.

Gestion intégrée de la rouille jaune en culture de froment

​ Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  •  Rotation : Maximum 2 cultures de céréales sur 3 années.
  • Choix variétal : Utiliser des variétés résistantes et éviter les variétés sensibles. Des informations sur ces sensibilités variétales sont disponibles sur le site web du Livre Blanc des Céréales.
  • Gestion de la fertilisation : La surfertilisation doit être évitée car elle induit un couvert végétal dense qui crée un microclimat favorable à la maladie. Il est conseillé de fractionner les apports azotés.
  • Le désherbage des repousses et des adventices permet de limiter la conservation de l’inoculum au sein de la parcelle.

B. En cours de végétation  

  • Traiter si besoin avec un fongicide autorisé (Voir “Traitements éventuels”).

C. Traitements éventuels 

Seuil d’intervention

La maladie représente un risque pour la culture lorsqu’un certain seuil est atteint.

Il est recommandé d’intervenir contre la rouille jaune lorsque les seuils suivants sont atteints :

Pour les variétés sensibles (côte < 6) : 

  • Au stade épi 1 cm (stade 30) : en présence de foyers actifs (les pustules libèrent une poudre)
  • Au stade 1 nœud (stade 31) : dès que les premières pustules sont détectées dans la parcelle

Pour les variétés résistantes (côte > 6) : 

  • Pas d’intervention avant le stade 2e noeud.
  • Après le stade 2 noeuds, intervenir à l’apparition de pustules.

Pour les variétés ayant un côte très haute, un traitement est rarement justifié. 

Des informations sur ces sensibilités variétales sont disponibles sur le site web du Livre Blanc des Céréales.

Avertissements

  • Il est indispensable de se référer aux avis du CePiCOP, émis chaque semaine en saison, rendant compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillant l’agriculteur dans ses choix d’itinéraires phytotechniques.

Traitements 

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Des informations complémentaires concernant la lutte contre la rouille jaune peuvent être trouvées en cliquant sur le lien du Livre Blanc des Céréales.

  • Henriet, F., & Sinnaeve, G. (2022). Le livre blanc des céréales. Gembloux.

Légende: 

​: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

​ : Fréquence du symptôme

​ : Integreted pest management (Lutte intégrée)