RETOUR

Rouille jaune | Epeautre

Puccinia striiformis

Symptômes et dégâts

Sur les parties aériennes 

  • Sur les feuilles, des pustules poudreuses et allongées de petite taille (0,3 à 1 mm) apparaissent sur les faces supérieures. Elles sont jaunes ou oranges et sont alignées entre les nervures, donnant un aspect strié à la feuille.
  • Dans les stades plus avancés (en fin de saison), les pustules jaunes sont remplacées par des pustules noires, les téleutospores.
  • En champ, les premières pustules apparaissent sur quelques plantes dans la parcelle et sont localisées sur les étages foliaires inférieurs.
  • Les foyers se développent sur de petites surfaces jaunâtres nettement délimitées. Lorsque le climat est favorable, ces foyers peuvent se développer et contaminer toute la parcelle.

La rouille jaune est une maladie courante en culture d’épeautre et elle peut causer de gros dégâts si elle est détectée tardivement. Cette maladie peut causer des dégâts avant les autres maladies foliaires.

Confusions possibles 

Une confusion est possible avec la rouille brune, mais la répartition de cette maladie est plus homogène dans le champ et les pustules dispersées sur toute la feuille.

Biologie de la rouille jaune en épeautre

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Plusieurs céréales sont sensibles à la rouille jaune : le froment, le triticale, l’orge, le seigle, et les repousses de céréales ou cultures à semis précoces. Certaines espèces des genres Mahonia et Berberis sont des hôtes alternes.
  • Cycle de vie : La rouille jaune survit en hiver sous forme de mycélium ou de spores présents sur les repousses de céréales ou sur les cultures semées tôt à l’automne. Autour de mars-avril, le champignon commence à se développer et produit des urédospores disséminées par le vent. Ces spores infectent les feuilles des nouvelles cultures et induisent la formation des pustules jaunes caractéristiques de la maladie. Celles-ci forment de nouvelles urédospores qui sont propagées par le vent et provoquent des infections secondaires. Plusieurs cycles peuvent donc se succéder au printemps et donner lieu à des épidémies importantes en foyers. En fin de saison, des téleutospores se forment sur les feuilles (pustules noires). 
  • Facteurs favorables au développement de la rouille jaune : Plusieurs facteurs favorisent le développement de la maladie comme les excès d’azote ou un mauvais fractionnement des apports, la présence de repousses ou encore la sensibilité variétale de l’épeautre. Un hiver doux et un printemps frais et humide, avec des températures moyennes modérées (10 à 15 °C), avec un optimum de 10 à 13 °C et une humidité relative de 100 % sont également des facteurs de risque. 

Gestion intégrée de la rouille jaune en culture d’épeautre

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  •  Rotation : Afin d’éviter le développement de la maladie, il est nécessaire de pratiquer des rotations. Durant cette période, la destruction des résidus de culture, des repousses et des adventices est importante. En Wallonie, pour les céréales, un maximum de deux cultures de céréales peut se succéder sur trois années. 
  • Choix variétal : Le choix de la variété est le principal moyen de lutte contre cette maladie. En effet, il existe de grandes différences de sensibilité entre les variétés. Ces informations sont présentées dans le Livre Blanc des Céréales
  • Gestion des intrants : La surfertilisation doit être évitée car elle induit un couvert végétal dense qui crée un microclimat favorable à la maladie. Il est conseillé de fractionner les apports azotés.
  • Gestion des adventices : Le désherbage des repousses et des adventices permet de limiter la conservation de l’inoculum au sein de la parcelle.

B. En cours de végétation

  • Il est indispensable de surveiller l’évolution de la maladie dans la parcelle. La détection précoce de la maladie, dès le stade épi 1 cm, permet de limiter l’agrandissement des foyers et limite les pertes. 
  • Traiter la parcelle avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”).

C. Traitements éventuels

Seuil d’intervention 

  • Pour les variétés sensibles : si plus de 10% des trois dernières feuilles sont touchées.
  • Pour les autres variétés : si plus de 25% des trois dernières feuilles sont touchées.

Avertissements

Il est aussi indispensable de se référer aux avis du CePiCOP émis en saison, rendant compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillant l’agriculteur dans ses choix d’itinéraires phytotechniques.

Traitements

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

  • ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 203-204.
  • Caron, D. (2000). Maladies des blés et des orges. Paris: Institut techniques des orges et des fourrages.
  • Henriet, F., & Sinnaeve, G. (2022). Le livre blanc des céréales. Gembloux.
  • Masson, E. (2018). Diagnostic des accidents de l'orge. Paris: Editions ARVALIS.
  • Mathre, D. E. (1997). Compendium of Barley Diseases (éd. Second edition). St. Paul: The American Pytopathological Society.
  • Centre de Michamps ASBL (2020). La culture raisonnée de l’épeautre. https://centredemichamps.be/wp-content/uploads/2020/02/20_02_10_Culture_raisonnee_de_l_epeautre.pdf 

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)