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Rouille suisse | Douglas

Phaeocryptopus gaeumannii

 

La rouille suisse est une maladie fongique fréquente dans les plantations de jeunes douglas, elle est assez présente en Haute Belgique. Cette maladie se manifeste surtout par une décoloration, sous forme de taches ou décoloration uniforme, des aiguilles allant du vert pâle au jaune-vert ou jaune-brun.

Symptômes et dégats 

Sur les parties aériennes 

  • Présence de tâches chlorotiques (tâches jaune à vert pâle) sur les aiguilles, suivi des points noirs (fructification) le long des bandes stomatiques.
  • Les aiguilles malades deviennent vite brunes provoquant une defoliation de l’arbre avec la chute des aiguilles les plus anciennes.
  • La croissance de l’arbre peut être retardée.

Confusion possible 

La présence de fructifications noires alignées le long des bandes stomatiques peut être confondu avec des champignons appartenant au genre Rhizosphaera

 

Jaunissement des aiguilles avec chute prématurée des vieilles aiguilles.

 

Coupe transversale dans une aiguille de 2 ans : présence de périthèces de Phaeocryptopus gaeumannii contenant les ascospores.


 


Moyens de lutte

En pépinières, il est préférable d’opter pour des plants sains et/ou de provenances sûres. Les jeunes plants doivent être manipulés avec soin. Ce champignon affectionne particulièrement les conditions humides et peu ventilées. Il est donc recommandé de laisser une distance suffisante entre les douglas et d’éviter les stations régulièrement humides. Le choix des variétés moins sensibles est aussi nécessaire (fonction de la localisation et des conditions environnementales).
Actuellement, il n’existe pas de moyens de lutte chimique à la fois curatifs et rentables. Il est conseillé de :

  • Eliminer les sujets fortement atteints de manière à limiter la source d’inoculum (spores susceptibles d’être disséminées au printemps et de contaminer les arbres voisins).
  • Favoriser une meilleure aération/ventilation au sein des parcelles afin d’éviter les conditions favorables au développement du champignon en éliminant les sujets peu vigoureux ou fortement atteints (cas des douglasières âgées) et en éliminant les arbustes colonisateurs dans les jeunes plantations.
  • Pratiquer des méthodes culturales appropriées telles que les éclaircies précoces, les élagages et une fertilisation (cas des jeunes plantations).

La rouille suisse est considérée par de nombreux auteurs comme un parasite de faiblesse. Il est donc logique que les méthodes de lutte préventive proposées visent essentiellement à améliorer la vigueur des peuplements pour réduire leur susceptibilité à l’infection cryptogamique.  C’est la raison pour laquelle la plantation de douglas sur des sols fortement calcaires n’est pas conseillée.

Biologie de Phaeocryptopus gaeumannii en culture du douglas

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Le douglas vert  est le seul hôte 
  • Facteurs favorables au développement de la rouille suisse : Température douce  accompagné de précipitation élévée. Une humidité élévée au printemps et en été favorise également le champignon.
  • Cycle de vie : Au printemps, les périthèces (structure produisant les spores) présent sur les aiguilles infecté de l’année précédente tombe et vont être transporter par le vent et la pluie. Elles infectent les jeunes aiguilles. Le champignon commence à se développer dès la fin de l'automne, 4 à 5 mois après l'infection. Repétable fin de l’hiver avec les fructifications noires, puis les aiguilles chutes au printemps. 

Gestion intégrée de la rouille suisse en culture du douglas

​ Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges. Integreted pest management (IPM).

IPM

A. Mesures agronomiques préalables

  • Densité : Une densité moindre permet une circulation de l’air plus fluide ce qui permet de de diminuer l’humidité.
  • Choix du sol  : Eviter les ols trop humide ou saturer en eau qui pourrait provoquer un stress hydrique

C. Traitements éventuels 

Avertissements

 

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb pour toute utilisation en Belgique.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

  • Département de la santé des forêts (D.S.F)(Ephytia,2024), Phaeocryptopus gaeumannii, consulté le 06/05/2025 URL : https://ephytia.inra.fr/fr/C/18695/Forets-Rouille-suisse-du-Douglas
  • F. Bille (Silva Belgica, 2011), La rouille suisse du douglas, Volume 118-6/2011, pp 14-17
  • S. Schmitz, A. Charlier, L. Delahaye, A. Chandelier (Forêt.Nature, 2016), La santé des jeunes plantations de douglas en Wallonie : un état des lieux, n°138, pp. 56-62.

 

Légende: 

​: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

​ : Fréquence du symptôme

​ : Integreted pest management (Lutte intégrée)