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Sclérotiniose ou pourriture blanche de la carotte

Sclerotinia sclerotiorum

Symptômes

Au champ, un feutrage blanc à la base du feuillage recouvre une pourriture molle et aqueuse.  Des sclérotes blancs puis noirs sont visibles et facilitent la distinction du champignon avec un Fusarium sp.  En champ, les symptômes s’observent par plage sur la parcelle.

En fin de saison et surtout pendant l’entreposage, les mêmes symptômes sont observables sur la racine. Sur l’ensemble d’un lot stocké, les symptômes apparaissent en premier par foyers et peuvent mener à une perte économique importante. 

On retrouve le champignon en champ sur débris de végétaux et dans le sol sous forme de mycélium ou de sclérotes, structures de survie, durant plus ou moins 10 ans. Lorsque les conditions sont bonnes, autour de 15°C et une bonne humidité, l’infection peut se produire. Généralement, ce sont les feuilles et le collet qui seront touchés avant les racines.

C’est principalement lors du stockage que les symptômes seront les plus évidents. 

L’agent pathogène responsable de l’infection primaire est Sclerotinia sclerotiorum, mais il est très souvent accompagné de microorganismes saprophytes, par exemple, Penicillium sp. et Cladosporium sp.

Ces champignons trouvent leur origine dans le champ ou dans les zones de stockage.
 

Hôtes

De nombreuses dicotylédones (apiacées, cucurbitacées, crucifères, légumineuses comme haricot et pois, laitue, tournesol, colza, etc.).

Dégâts

L’infection peut débuter dès le mois de septembre et se poursuivre durant l’hiver. C’est sur les lots destinés à la conservation que les dégâts seront les plus conséquents avec une pourriture molle qui les rendra impropres à la consommation.

Facteurs favorables

La maladie est favorisée par les périodes humides et pluvieuses et par les températures légèrement en dessous de 20 °C. De plus elle affectionne particulièrement les tissus ayant atteint un stade de développement avancé.

On note également un développement plus facile dans les sols légers et riches en humus.

 

Gestion intégrée de la sclérotiniose en culture de carottes

Diverses mesures sont à mettre en place durant la saison culturale pour limiter la présence de S. sclerotiorum :

  • Eviter au maximum la présence d’eau libre sur les plantes : aérer les abris, irriguer durant la matinée ou en journée mais jamais le soir. Privilégier l’irrigation localisée. Veillez à bien drainer les parcelles de culture afin d’éviter les excès d’eau propices à la formation des apothécies induisant les contaminations aériennes par S. sclerotiorum.
  • Eliminer les débris de culture et les racines des plantes cultivées, surtout les plants déjà touchés par la maladie car S. sclerotiorum forme des structures appelées sclérotes permettant sa survie dans le sol jusqu’à la saison suivante.
  • Eviter l’excès de fumure azotée, favorable à son développement.
  • Une rotation d’au moins 3 à 5 ans comprenant notamment des épinards ou des oignons semble nuire au développement de S. sclerotiorum. Eviter les autres cultures sensibles. 
  • Un labour profond permet d’enfouir les sclérotes de S. sclerotiorum qui seront détruits par les microorganismes du sol.
  • La solarisation de la parcelle grâce à un film de polyéthylène peut être envisagée pour détruire les sclérotes enfouis dans le sol. La vapeur est également un moyen de lutte efficace.
  • Désherber soigneusement, en évitant, dans la mesure du possible de blesser les carottes ou leur collet.
  • Protéger les plants des autres maladies et ravageurs car S. sclerotiorum peuvent profiter des blessures pour se développer au sein des tissus végétaux.
  • Nettoyer abondamment les outils à l’eau ainsi qu’à l’eau de javel ou à l’alcool pour éliminer la terre résiduelle et les désinfecter afin d’éviter la propagation des champignons au reste de la culture.
  • Une application préventive de purin d’orties, de prêles, de fougères ou de bardane peut s’avérer efficace. Non seulement pour lutter contre la maladie, mais également pour renforcer l’état physiologique des plants.
  • Retirer les échantillons infectés de manière soigneuse et délicate pour éviter la dispersion des champignons vers les légumes sains.
  • Nettoyer et désinfecter les zones de stockage après l’élimination des lots infectés pour retrouver des conditions de stockage optimales.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !