TAUPIN | POMME DE TERRE
Agriotes spp.
Symptômes et dégâts
- Les symptômes peuvent aller de simples morsures à des galeries dans les tubercules.
- En culture de pommes de terre, les larves attaquent d’abord le tubercule-mère, pour ensuite attaquer les nouveaux tubercules.
Le taupin est un problème récurrent en pommes de terre et engendre régulièrement des lots refusés. Les pertes quantitatives sont généralement peu importantes mais l’attaque diminue la qualité des tubercules et les morsures sont des portes d’entrées pour les maladies de conservation.
Identification du taupin
- Adulte : coléoptère effilé de 6 à 10 mm, le taupin est de couleur brun, noir, jaunâtre ou rougeâtre.
- Larve : aussi appelée « vers fil-de-fer », elle est de couleur jaune pâle et mesure de 0,5 à 2 cm. La carapace est très rigide et segmentée.
Biologie du taupin en pomme de terre
- Plantes hôtes : Les dégâts peuvent être très importants en betteraves et en maïs. Les céréales présentent des dégâts moins importants grâce à leur capacité de tallage. Le lin, le pois et le haricot sont peu infectés tandis que les crucifères ne le sont jamais.
- Cycle de vie : Les femelles pondent leurs œufs près de la surface, préférentiellement dans les sols bien structurés et riches en matière organique. Les œufs et les jeunes larves sont très sensibles aux conditions sèches et au travail du sol. De ce fait, les risques sont bien plus importants dans une ancienne prairie ou jachère que dans une terre cultivée depuis de nombreuses années. Suite à la ponte, les larves vivent plusieurs années avant de devenir des nymphes. Celles-ci s’installent en profondeur. Les adultes émergent du sol au printemps suivant.
- Facteurs favorables au développement du taupin : Les larves sont sensibles au froid et à la sécheresse. Les dégâts sont donc plus importants au printemps et à la fin de l’été dans les sols humides et riches en humus. En été, l’irrigation favorise la présence de taupins dans les buttes alors qu’habituellement ils descendent pour se protéger des conditions sèches.
Gestion intégrée du taupin en culture de pommes de terre
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM). La lutte curative est peu efficace contre le taupin et la prudence est donc nécessaire pour éviter des infections trop importantes. Le risque dépend quasi-exclusivement de l’historique de la parcelle.
A. Mesures agronomiques préalables à la culture
- Rotation : Une rotation assez longue (minimum 3 ans) permet de limiter la présence de taupins. De plus, il ne faut pas implanter de pommes de terre dans les 2 ans (idéalement 4-5 ans) après une prairie permantente. En effet, les prairies offrent des conditions idéales pour leur développement (nourriture, humidité, structure de sol). Cultiver la pomme de terre après une prairie temporaire, du trèfle, de la luzerne ou du lin est également risqué. De nombreuses cultures, bien que sensibles, sont peu favorables au développement des populations de taupins : betteraves, maïs, céréales, colza… Ces cultures permettent de diminuer les populations d’insectes en diminuant la quantité de larves via l’émergence des adultes. Ces derniers ont également moins tendance à pondre, réduisant ainsi le stock de larves dans le sol.
- Travail du sol : Comme pour la plupart des ravageurs, le travail répété du sol permet de limiter les population de taupins en détruisant les larves.
- Les œufs et les larves sont très sensibles à la sécheresse et aux perturbations du sol. Un labour et un passage à la herse rotative par an permettent de limiter les populations. Le labour permet de ramener les larves en surface et les exposent ainsi aux prédateurs et aux conditions sèches.
- Le maintien d’une biodiversité importante permettra d’encourager la présence de prédateurs (carabes, oiseaux, musaraignes ...). Les haies, les bandes enherbées et les tas de bois servent d’abris aux carabes. Les oiseaux seront attirés par des perchoirs et des abris en bois.
- Choix variétal : Utiliser des variétés précoces dans les champs qui présentent un risque élevé d’infestation.
B. Avant et pendant la plantation
- Traitement préventif envisageable (voir “Traitements éventuels”).
C. Avant la récolte
- Si il y a un risque d’infestation, il est conseillé de récolter quelques tubercules précocement pour évaluer les dégâts potentiels et envisager de récolter les pommes de terre plus tôt que prévu.
D. Traitements éventuels
Sur des petites surfaces, il est possible d’utiliser des nématodes entomopathogènes pour contrôler les larves de taupin.
Des traitements sont autorisés avant ou au moment de la plantation.
Les observations restent indispensables pour estimer la pression en ravageurs et l’utilité d’un éventuel traitement.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de la FIWAP et phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
Pour aller plus loin | Sources
Sur le site internet de la FIWAP (Filière Walonne de la Pomme de terre), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.
- ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 347
- Arvalis, (2012), les taupins en production de pomme de terre
- Fiwap (2014), Fiwap-info n°144
- ONU, (2014), Plants de pomme de terre, Guide de la CEE-ONU sur les maladies, parasites et défauts des plants de pomme de terre, New-York, Genève.
Légende:
: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)
: Fréquence du symptôme
: Integreted pest management (Lutte intégrée)